L’aventure a commencé dans les années 70 lors des pérégrinations outre-Atlantique d’Yves Donnars. Alors attaché scientifique, il se voit proposer de donner des cours de psycho-sociologie à l’université HEC Montréal. “On a improvisé à travers des exercices, au lieu de donner un cours théorique”, raconte-t-il. “Pour que les gens le vivent du dedans, agissent.” Il participe ensuite aux grands congrès de psychologie humaniste aux États-Unis, lesquels regorgent d’ateliers multiples et variés, ce qui lui donne l’idée d’organiser des ateliers expérientiels, que les gens vont choisir. “Ça a été le grand déclencheur”, se remémore-t-il. Mais de retour en France, les difficultés se succèdent et il n’obtient pas les financements pour développer son projet dans un château près de Paris.
Et puis, il y a cette possibilité familiale, celle d’un terrain de 13 hectares à Meschers-sur-Gironde, près de Royan, en Charente-Maritime, où il voulait initialement monter un camping. Il regroupe les deux projets, et se lance. L’Espace des possibles était né.
Une structure d’hébergement d’une centaine de mobil homes, où l’on peut aussi poser sa tente, une trentaine de lieux intérieurs et extérieurs où l’on peut s’adonner à une trentaine d’activités en simultané, une cinquantaine par jour en été : yoga, méditation, tango, peinture, théâtre, écriture. Chaque samedi soir, une grande réunion est organisée où sont présentées les activités, ou pour que ceux qui ont des idées puissent les exposer. Finalement, on peut tous être un peu animateur. “Je ne suis pas simplement consommateur, je suis aussi producteur d’une rencontre collective où on va aussi expérimenter”, explique Yves Donnars.
Il est aussi possible de profiter de l’open space le matin pour lancer un débat, un thème fédérateur et où chacun va pouvoir échanger. “C’est le partage d’expériences qui aide les autres à faire son miel.” On retrouve également un jardin de permaculture, où des cours sont donnés chaque jour.
Un lieu de liberté, d’ouverture
La nature est justement là, tout autour. “On a installé à peine le dixième des mobil homes qu’on aurait pu poser sur le terrain”, explique Yves Donnars, lequel souhaitait laisser des espaces pour bouquiner ou se mettre au vert un peu partout, avec la notion d’espace au cœur des préoccupations. On peut facilement se mettre à l’écart, se rapprocher de la nature. Tous les ans, une centaine de nouveaux arbres sont plantés.
“Les gens déposent facilement des choses d’eux-mêmes dans ce lieu. Ce n’est pas un lieu anodin et le support de la nature est très intéressant parce que les gens s’approprient plus facilement l’endroit, parce qu’il y a de la liberté, de l’ouverture. Ces échanges créent des amitiés et elles durent. Cela transcende les générations, avec des gens très différents qui peuvent aussi imprégner leur marque. C’est un lieu très disponible.”
