Bien manger et hôpital vont rarement ensemble. Selon des enquêtes nationales de satisfaction organisées par la Haute Autorité de Santé (HAS), seulement 58% des patients à l’hôpital sont satisfaits de leurs plateaux repas. Peut mieux faire, donc.
Les repas à l’hôpital est d’ailleurs un sujet qui revient régulièrement chez les patients et leur famille qui jugent peu appétissants les plateaux servis, explique Muriel Hattab, présidente et fondatrice de l’association Princesse Margot à l’origine des Repas Toqués. Pourtant, bien manger est aussi important aussi pour le moral, poursuit-elle. Cela peut améliorer l’humeur et permettre d’avoir un état combattif face à la maladie.
Dans ce contexte, les hôpitaux mènent régulièrement des initiatives pour tenter d’améliorer l’ordinaire. C’est justement ce qui s’est passé en décembre 2023 à l’Institut Gustave Roussy. L’établissement a en effet lancé le programme Repas Toqués porté par l’association Princesse Margot. L’idée ? Proposer deux fois par mois des plats cuisinés par un chef étoilé à une quarantaine d’enfants et d’adolescents malades du cancer. Le but : stimuler leur appétit. Au-delà du repas, les jeunes sont également partie prenante du projet. En effet, ils décident en amont du menu et vont également en cuisine mettre la main à la pâte.
« La chimiothérapie induit une sensibilité aux odeurs, modifie le goût. Les enfants, surtout les adolescents, disent souvent avoir l’impression de manger du carton », explique le docteur Christelle Dufour, cheffe du département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent à Gustave Roussy. « Ces Repas Toqués vont améliorer tous les sens, précise-t-elle. D’abord la vue, grâce à une belle assiette. Ensuite l’odorat et puis, bien sûr, le goût. »
L’hôpital Saint-Louis à Paris a été le premier à lancer le programme des Repas Toqués en 2018. Par ailleurs, le 15 février aura lieu la journée internationale du cancer de l’enfant.
Pour aller plus loin > Un film animé pour parler du cancer aux enfants