Un moyen de plus dans la prévention contre les maladies et infections sexuellement transmissibles chez les jeunes. Début décembre, le président de la République a pris la décision de rendre le préservatif masculin gratuit dans les pharmacies et sans ordonnance pour les moins de 26 ans. Une mesure appliquée depuis ce 1er janvier.
Cette décision a été accueillie positivement par Joann Plusalainet, co-coordinateur du Collectif Sida 33 à Bordeaux, qui regroupe un ensemble d’associations et de bénévoles investis dans la lutte contre le VIH, les IST (infections sexuellement transmissibles) et les hépatites. « C’est une bonne nouvelle ! Ça facilite davantage l’accès au préservatif même si, pour le moment, certains pharmaciens m’ont confié ne pas savoir comment ça va se dérouler. Il faudra peut-être une carte Vitale, mais ça pose la question de l’anonymat… Aussi, il y a cette interrogation sur la marque parce qu’on voit Manix et Durex, mais celles qui font de la publicité ne peuvent pas être gratuites », dit-il. Son choix penche pour les marques Eden et Sortez couverts ! déjà remboursées par la Sécurité sociale et les complémentaires santé.
Préservatifs gratuits : Prévenir les MST et IST
Quoi qu’il en soit, le cocoordinateur du collectif girondin espère que les jeunes vont réellement se saisir de ce moyen de contraception. « Cet outil est parfois oublié, souligne-t-il, parce qu’il y a encore des représentations sur le mode de transmission (VIH, IST et MST, NDLR). Actuellement, 14 % des nouvelles contaminations au VIH concernent des moins de 25 ans. C’est énorme ! La chlamydia est en recrudescence de plus de 30 % dans cette tranche d’âge, et ce, depuis 2-3 ans. »
Il y a différentes raisons à ce constat. Notamment, le fait que « certains n’aient pas grandi avec cette peur du Sida, du VIH comme ça a pu être le cas chez d’autres, dans les années 1980-2000, explique Joann Plusalainet. Aujourd’hui, c’est devenu un sujet lambda. On se dit que ça se traite, que ça se soigne et c’est vrai. Mais il faut rester vigilant. »
Autre élément évoqué par le co-coordinateur du Collectif Sida 33 : le manque de sensibilisation et de prévention à ce sujet dans les établissements scolaires. « Il faudrait deux sessions par an, chaque année, mais il y a un manque de moyens humain et financier. Eh bien qu’obligatoire, cela dépend aussi de l’approbation du chef d’établissement », souligne-t-il.
Par ailleurs, comme piste pour faciliter l’accès aux préservatifs, Joann propose de développer des distributeurs dans les lieux de vie scolaire, les mettre en accès libre dans les points “jeunes”. Pas forcément, donc, dans des endroits médicalisés, mais dans des lieux du quotidien.