La photographie est une longue histoire pour Philippe Debiève. “J’ai commencé à pratiquer la photographie à l’âge de 14 ans, en découvrant l’exposition de Lucien Clergue “Née de la vague”. Ce moment a été un véritable déclic pour moi. Il photographiait des femmes nues dans la mer, en noir et blanc. Quelques mois plus tard, j’ai pu acquérir un appareil photo et commencer moi-même la photographie.”
Philippe Debiève s’est formé à Dijon, dans un magasin qui était, à l’époque, pourvu d’un laboratoire. “Les employés passaient leur journée dans le noir, à développer des photos les pieds dans l’eau… Grâce à eux, j’ai appris à tirer de la photo en argentique”, se souvient-il.
Des techniques de tirage datant de 1850
Après plus de vingt années d’études passées à pratiquer différents arts plastiques, le confinement fut un nouveau tournant dans la carrière de Philippe Debiève. “J’ai repris la photographie de façon intense. Au départ, c’était pour photographier mes voyages à moto avec mon épouse. New Delhi, Albanie, Bulgarie, Monténégro… J’avais envie de capturer la réalité des habitants de ce pays”, détaille le photographe.
Philippe Debiève tire ses images avec les techniques du cyanotype et de la gomme bichromatée. Ces méthodes complexes remontent à 1850. “Mon travail est à l’opposé des impressions numériques d’aujourd’hui. Parfois, j’ai besoin d’une semaine pour tirer une seule image. D’ailleurs, je tire mes photos à trois exemplaires maximum. À ma connaissance, nous sommes cinq photographes en Europe à utiliser ces procédés.”