Quand on parle d’abeille, beaucoup pensent d’abord au miel. Pourtant, les abeilles à miel, les apis mellifera, ne représentent qu’une infime partie des abeilles. Rien qu’en France, il existe environ 20 000 espèces d’abeilles solitaires et sauvages. Leur comportement est bien différent de leurs cousines productrices de miel puisqu’elles n’en fabriquent pas, ne vivent pas en colonie et ne piquent pas !
L’abeille sauvage vit seule et crée son nid dans la terre, du bois mort, des tiges creuses ou des fissures dans les rochers. Mais elles sont, elles aussi, des reines de la pollinisation. Elles transportent en effet le pollen directement sur leur poil et non en petits paquets accrochés aux pattes. Cette technique facilite l’épandage et leur permet ainsi de polliniser les fleurs qu’elles croisent sur le chemin. Sachant que 35% de la production agricole mondiale dépend des pollinisateurs, elles sont donc extrêmement importantes.
80% des populations ont disparu
Physiquement, il est difficile de reconnaître toutes les abeilles, tant il y en a. Mais il est possible de se familiariser avec quelques-unes d’entre elles, notamment l’osmie rousse. Cette abeille maçonne tient son nom de son “pelage” roux et touffu. Les femelles présentent une paire de petites excroissances juste au-dessus des mandibules. Ces cornes leur permettent de façonner le pollen et les boulettes de terre ou de boue qu’elles apportent dans leur nid.
En 30 ans, 80% des populations d’abeilles sauvages ont disparu. Alors, pour sensibiliser à leur cause, Les Dorloteurs d’Abeilles, une entreprise à mission basée à La Rochelle, a créé des petits hôtels, sorte de nids artificiels, pour ces abeilles. Cela se présente sous forme de petites maisons, avec des tubes qui leur permettent de pondre leurs œufs. Il est possible de se procurer ce nid ainsi que des cocons d’abeilles solitaires originaires de sa zone géographique et d’observer leur évolution et ainsi participer à leur préservation.