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Être une influenceuse engagée selon Charlotte Lemay

Avec « Influenceur.se engagé.e, et si toi aussi tu utilisais les réseaux tout en préservant la planète ? » Charlotte et Camille Lemay montrent comment allier influence et écoresponsabilité.
Charlotte Lemay
© Frédérik Hufnagel/AirZen Radio
Journaliste

Charlotte Lemay est mannequin et créatrice de contenus. Elle rassemble une communauté de plus de 220 000 personnes sur Instagram sur son compte Chamellow. Camille, sa sœur, est journaliste. Ensemble, elles ont écrit « Influenceur.se engagé.e, et si toi aussi tu utilisais les réseaux tout en préservant la planète ? », publié aux éditions Jouvence. Un guide accessible à tout le monde pour aider à transformer la présence sur les réseaux sociaux en un engagement écoresponsable.

AirZen Radio. Vous préférez qu’on dise influenceuse ou créatrice de contenu ?

Charlotte Lemay. Je ne suis pas très attachée à ces termes-là. Je sais que la plupart des influenceurs préfèrent l’expression de créateur de contenu, car il y a beaucoup d’a priori sur ce mot. Parce qu’on pense que, justement, ce n’est pas un métier. Moi, j’aime bien le mot influenceur. On est tous influenceurs ou influenceuses de quelqu’un. Pour moi, ce n’est pas un gros mot. C’est juste qu’il faut expliquer un petit peu ce que c’est. On a très peu d’informations, c’est flou, mais en fait ce n’est pas un vilain métier. Aujourd’hui, il y a très peu d’encadrement et c’est aussi l’objet de ce livre.

En tout cas, les domaines sur lesquels vous intervenez sont très larges…

Oui, il faut avoir plusieurs casquettes pour être influenceur aujourd’hui. D’ailleurs, je pense que le métier doit encore évoluer et qu’il ne faut pas hésiter à faire appel à d’autres personnes pour avoir un contenu de qualité. En fait, on est devenu presque un média à part entière, surtout quand un compte prend de l’ampleur. Il y a quelque chose d’assez complexe et, souvent, il faut avoir 10 000 casquettes. Maquilleur, directeur artistique, directeur administratif, chef de la lumière photo, etc. C’est très varié.

Quand avez-vous décidé de transformer votre métier « sympa » en métier utile ?

La question s’est posée dès le départ. J’étais mannequin, j’avais une petite audience grâce à ça. Et je me suis demandé : « Tiens, si je me servais de cette audience pour parler de marques écoresponsables ? » Parce qu’à l’époque, ce n’était pas facile de trouver des marques engagées. Quand je me suis penchée sur la question, ça devait être en 2016, il fallait aller fouiller sur les blogs, trouver des infos sur les marques qui s’engagent. Aujourd’hui, presque toutes les marques semblent engagées, toutes parlent d’écoresponsabilité, surtout lorsqu’elles nous contactent.

Comment débusquez-vous le greenwashing ?

C’est très difficile de ne pas se faire avoir, surtout quand on n’a pas forcément les connaissances dans tous les domaines. Cosmétique, mode, voyages, joaillerie… les thèmes sont variés. On peut se tromper, il faut le savoir. Mais la première chose à faire, c’est de poser des questions à la marque. Où a été fabriqué le produit ? Quelle est sa composition ? Par qui il a été produit ? Dans quelles conditions ? D’où il vient ? Des questions qui semblent basiques, mais qui sont essentielles pour comprendre quel est le produit qu’on met en avant.

Les marques disent-elles toujours la vérité ?

Ça dépend. C’est pour ça que la première chose à faire, je pense, c’est de demander des chiffres et du concret. Par exemple, maintenant, je demande un rapport RSE (responsabilité sociétale et environnementale) de la marque. Ainsi, j’ai une idée précise des avancées sur tous les sujets : écologie, responsabilité, éthique, etc. Sinon, effectivement, quand on lit les briefs que l’on reçoit, tout est parfait, tout est beau, tout est écoresponsable. Et c’est pour ça qu’il faut creuser ! Ça prend beaucoup de temps et c’est une nouvelle casquette à porter pour l’influenceur. C’est beaucoup de travail, c’est difficile de le faire seul, mais il faut le faire.

“Influenceur.se engagé.e, et si toi aussi tu utilisais les réseaux tout en préservant la planète ?” de Charlotte et Camille Lemay, éditions Jouvence, 192 pages, 17,95 euros.

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