Faut-il s’alarmer des pleurs de bébé ? Comment y répondre efficacement ? Caroline Ferriol, experte en psychopédagogie de la relation et en recherche en sciences humaines, est la fondatrice du collectif d’experts en soutien parental pluridisciplinaires Fée Dodo. Elle a écrit « Mon bébé pleure beaucoup », paru aux éditions Marabout, apporte des éclairages précieux.
Les pleurs de bébé : une communication universelle
« Les pleurs sont la première forme de communication du bébé », explique Caroline Ferriol. Dès la naissance, les nourrissons expriment leurs besoins fondamentaux à travers des sons spécifiques. La méthode du Dunstan Baby Language, développée par Priscilla Dunstan, met en lumière cette capacité surprenante.
« Cette méthode repose sur des réflexes physiologiques liés aux besoins du bébé. Par exemple, un son comme “né-né” est associé au réflexe de succion, indiquant la faim. Un “ao” peut signaler la fatigue, tandis qu’un “éh” traduit un rot coincé », détaille l’experte. Ces cinq sons universels, identifiables dans les trois premiers mois de vie, offrent un moyen de mieux comprendre les pleurs de son enfant et d’y répondre rapidement.
Décrypter les pleurs de bébé, un cheminement parental
Malgré ces repères, décrypter les pleurs d’un bébé peut être très difficile. « Un nourrisson ne vient pas au monde avec un mode d’emploi », rappelle Caroline Ferriol. Beaucoup de parents se sentent ainsi dépassés, oscillant entre l’impression de mal faire et la culpabilité.
Les causes des pleurs sont multiples. Au-delà des besoins primaires (faim, sommeil, sécurité), des facteurs comme des douleurs, des troubles digestifs ou un déséquilibre émotionnel peuvent entrer en jeu. « Il est normal de ne pas comprendre immédiatement ce que signifient les pleurs. Cela fait partie du cheminement parental », rassure-t-elle.
Les trois piliers du bien-être
Selon Caroline Ferriol, le bien-être d’un bébé repose sur trois piliers fondamentaux : la nutrition, le sommeil et la sécurité émotionnelle. « Ces trois éléments sont interdépendants. Un déséquilibre dans l’un peut perturber les autres. Par exemple, un bébé fatigué peut refuser de manger, ce qui aggravera son état général. »
Pour assurer cet équilibre, la spécialiste conseille de porter attention à ce qu’elle appelle les « sept petites roues » du fonctionnement corporel. « Ce sont des points clés comme la succion, la digestion ou encore le rythme veille-sommeil. Un simple “petit caillou” dans l’une de ces roues peut déséquilibrer tout le système. »
Comment réagir face à un bébé qui pleure ?
Lorsqu’un bébé pleure, il est important de garder son calme et de vérifier les besoins essentiels : a-t-il faim ? Est-il fatigué ? Sa couche est-elle propre ? Caroline Ferriol insiste sur l’importance de la sécurité émotionnelle : « Parler doucement à son enfant, le prendre dans ses bras, lui montrer qu’il est en sécurité peut faire toute la différence. »
Dans les situations d’urgence, où les pleurs semblent anormaux ou persistants malgré toutes les tentatives, il est recommandé de consulter un professionnel de santé. « Un pleur strident ou inhabituel peut indiquer une douleur ou un problème de santé nécessitant une attention médicale immédiate », prévient-elle.

L’invitée.
Caroline Ferriol est psychopédagogue de la relation et chercheuse en sciences humaines. Elle est autrice du best-seller « Le Grand Guide du sommeil de mon bébé » (éd. Marabout), consultante, formatrice et conférencière depuis 2018.
Fondatrice de Fée Dodo, collectif d’experts pluridisciplinaires du soutien parental et école de formation professionnelle, elle a accompagné, avec son équipe, des centaines de milliers de familles à travers le monde vers la résolution des troubles du sommeil et de la nutrition de leurs enfants. Son approche bienveillante et innovante se situe à la croisée des dernières connaissances scientifiques et des valeurs de la parentalité dite « positive ». Elle a écrit, avec Dr Emilie Rouffle, « Mon bébé pleure beaucoup » publié chez Marabout.