Dans les années 1980, des militants ont voulu reprendre la main sur leur épargne et l’utiliser pour des projets concrets et solidaires. Ils ont fondé les Cigales, des Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Épargne Solidaire. Quarante ans plus tard, plus de 200 cigales existent à travers la France.
Ces groupes d’investisseurs ont choisi d’investir leur épargne auprès de porteurs de projets. Les clubs entrent donc au capital des entreprises et deviennent actionnaires de la société. Les projets financés sont variés et s’inscrivent à plusieurs échelles. Localement, les Cigales peuvent soutenir des maraîchers, des épiceries solidaires ou encore des artisans. Des projets sont également issus de l’économie sociale et solidaire comme Rebooteille qui met en avant le réemploi de bouteille. Plusieurs clubs peuvent aussi se réunir pour accompagner des projets plus larges à l’échelle nationale.
Pour créer une Cigale, il ne faut pas de compétences particulières, ni une richesse conséquente. Ce sont d’ailleurs les associations régionales des Cigales qui accompagnent à la création d’un nouveau club. Ces groupes sont composés de 5 à 20 personnes, tous âges confondus. Ainsi, pour financer les initiatives, ils mettent en commun leurs compétences et prennent le temps de connaître les projets qu’ils soutiennent.
Les cigaliers partagent également leur savoir-faire avec les porteurs de projet. Ils leur apportent un soutien moral et mettent au centre de leur collaboration l’émergence d’idées et la convivialité. Chaque cigalier a son propre réseau à travers la France. Pour Sam Collaudin, président de l’association régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, les Cigales permettent d’être utile autour de soi tout en donnant du sens à son épargne.