Assistera-t-on bientôt à une généralisation des plantes vertes sur les murs extérieurs des bâtiments en béton ? Ça peut être l’une des solutions envisagées pour réduire l’impact carbone. Connue auparavant sous les noms de Vertige mon toit vert, puis Vertige, l’entreprise a été rachetée par le groupe Demonchy et a changé de nom pour s’appeler Vegetek. Basée à Cenon en Gironde, elle s’est spécialisée dans les toitures végétalisées.
« Désormais, on va plus loin. On s’intéresse à développer de nouveaux procédés pour faire également des murs et des sols en végétalisation », explique Aurélien Cassagnet, chef de projets dans la société. Les techniques ont été dévoilées lors de l’inauguration, en octobre, du premier mur végétalisé en béton bas-carbone de Vegetek, sur son bâtiment expérimental dédié à l’innovation et à la R&D.
Une seconde peau végétale
« Il s’agit d’un mur de parement. On continue à faire le choix du béton parce que ça reste une denrée qui est à un prix maîtrisé. Ce mur permet justement de se développer rapidement et a une technicité courante », explique-t-il. « C’est comme une seconde peau qui vient s’appliquer sur des bâtiments existants. Ces jardinières en béton bas-carbone sont allégées et ensuite végétalisées par nos soins. » Celles-ci sont garnies de plantes cultivées dans des serres agrivoltaïques de 35 hectares, à la Green Factory, à Ambarès-et-Lagrave et Saint-Vincent-de-Paul, en Gironde.
Les végétaux choisis dépendent des saisons et de la région. Il y a d’autres conditions : les plantes ne doivent pas perdre de feuilles ni être invasives, et doivent résister en extérieur. Elles sont donc essentiellement grasses, car elles demandent très peu d’eau et d’entretien. Par ailleurs, si les jardinières sont conséquentes, « c’est pour qu’elles aient assez de terre, de substrat, pour subsister. Un réseau de goutte-à-goutte a aussi été intégré. Les jardinières sont équipées d’huîtres qu’on récupère à Gujan-Mestras auprès du syndicat ostréicole. C’est du circuit court et c’est léger. L’effet drainant permet à l’eau d’alimenter les plantes et après de s’évacuer naturellement », détaille Aurélien. Vegetek propose aux entreprises deux à trois entretiens annuels.
Les propriétés
Quels sont les avantages à avoir recours à ce mur végétalisé ? « Il faut arriver à lutter contre les îlots de chaleur urbains. Et puis, il y a un plan gouvernemental qui vise à justement contrer le carbone à horizon 2050, donc ça va permettre de l’absorber et d’améliorer l’empreinte carbone par la même occasion », contextualise le chargé de projet. « Les autres avantages du mur végétalisé sont multiples, comme l’amélioration de l’isolation thermique et phonique. On ramène également la biodiversité en centre-ville, pour le confort et le bien-être des humains qui vont vivre là », complète-t-il. Autres bénéfices de cette solution en béton armé bas-carbone isolant : elle peut facilement être installée par n’importe quelle entreprise du BTP et réduit les coûts des dépenses énergétiques.
Quant au prix ? « On a voulu avoir un produit abordable. Dans un premier temps, on était partis sur des murs en aluminium qui étaient la seule solution existante pour développer ce genre de mur végétalisé. Mais cela coûtait assez cher, entre 1000 et 1 300 € le mètre carré. Avec le béton, on est dans un ordre de prix de 500 € au mètre carré, pour faire des murs en béton bas-carbone. Ça, c’est sans la végétalisation. », précise Aurélien.
Dans les années à avenir, l’entreprise d’une quinzaine de salariés compte doubler ses effectifs et dédier le rez-de-chaussée de 700 m² à des jeunes pousses aussi concernées par l’écoconstruction.