Le vin chez les Fabre, c’est une histoire de famille. Après les premières vignes, en 1605, le domaine s’est enrichi de plusieurs sites dans l’Aude et l’Hérault. Il est aujourd’hui composé de cinq domaines certifiés en agriculture biologique. Une évidence pour Louis Fabre, pionnier dans la région dès 1991. « Ce sont des valeurs inscrites dans la famille depuis toujours. Mon grand-père refusait de mettre des herbicides dans ses vignes, il ne comprenait pas le principe. Il n’y avait pas de label bio à l’époque, mais les pratiques étaient ancrées dans notre ADN. Par la suite, mon père a été l’un des premiers à s’investir dans les interprofessions pour participer à la réflexion et à la rédaction de la charte qui définissait le vin bio. Il s’agit d’un fort engagement que nous nous transmettons », témoigne Jeanne Fabre.
Aujourd’hui, son plus jeune frère se lance dans la biodiversité. Il a créé en 2023 une entreprise de cidre. « Planter des arbres, des haies aide aussi la vigne ! Il y a plein de choses tout autour de la bio », confie Jeanne Fabre.
C’est l’avenir, tout simplement
Selon elle, tout le monde devrait d’ailleurs être bio à terme. « Bien sûr que c’est un surcroît de travail, mais ça se valorise ! On arrête par la même occasion de s’intoxiquer. Il faut savoir que les vignerons sont les premiers à souffrir des effets secondaires des produits phytosanitaires. Et surtout, on garantit qu’il sera possible de faire du vin dans 100-150 ans. Il est essentiel de se placer dans le temps long et pour ceux qui souffrent économiquement ou techniquement, c’est un challenge, mais de toute façon l’avenir paiera. C’est bon pour notre santé, pour celle de la planète et celle des consommateurs. C’est l’avenir tout simplement. » Le bio n’est clairement pas un phénomène de mode selon Jeanne Fabre.
La bio, ça se transmet, ajoute celle qui est en charge de l’activité oenotouristique au sein de la famille. Au menu : un escape game, des balades dans les vignes, une immersion historique dans la cave et, bien sûr, des dégustations.