“Mettre le travail au cœur de la peine”. C’était l’un des grands engagements du premier mandat d’Emmanuel Macron. En 2021, la Loi pour la confiance dans l’institution judiciaire a été votée, créant un véritable statut de travailleur détenu au sein du code pénitentiaire. Les détenus peuvent travailler pour la prison, ou pour des entreprises extérieures. “N’importe quelle entreprise peut faire travailler des personnes détenues. Nous mettons à disposition des locaux et la main d’œuvre. En revanche, l’activité doit être délocalisable en prison. C’est le cas de certaines activités industrielles par exemple”, détaille Julien Luqin, responsable du travail pénitentiaire à Dijon.
Le travail en prison diffère selon la longueur de la peine. En maison d’arrêt, les personnes sont condamnées à des peines courtes, d’environ six mois. En centre de détention, les peines sont plus longues. “Les tâches proposées en maison d’arrêt sont plus simples. On y trouve notamment du travail de conditionnement ou d’assemblage. Pour les centres, les activités sont plus qualifiées : menuiseries, métalleries, centres d’appel, boulangeries, etc.”
Des avantages pour les entreprises et les prisonniers
“Tous les secteurs peinent à recruter aujourd’hui. Nous avons de la main d’œuvre volontaire et disponible”, souligne Julien Luqin. “Le coût de ces emplois est attractif pour les entreprises, car les détenus sont payés 45% du SMIC. Cela leur permet aussi de donner les tâches les plus simples aux détenus, et de conserver les tâches techniques pour leurs salariés. Et puis il y a une dimension sociale importante : grâce à ces emplois, les entreprises luttent contre la récidive. C’est positif pour toute la société.”