La culture du safran est à temps plein pour Laetitia Vergne. Durant toute l’année, l’agricultrice et son compagnon Tony travaille la terre de la Corse-du-Sud. Après des années, ils peuvent enfin obtenir les plus beaux pistils de fleurs qui donneront le safran.
Une culture qui s’adapte à une plante curieuse
“Le safran pousse bien, à conditions d’être vigilant dans certains points. Ce qui est valable dans une région ne l’est pas forcément dans l’autre. Ce sont des safraniers du Lot, grosse région productrice, qui nous ont conseillés en 2021. Nous nous sommes rendu compte que leur stratégie de culture ne correspondait pas nécessairement à celle dont nous avons besoin ici. En effet, les bulbes de safran sur le continent peuvent être conservés entre trois et cinq ans en terre. En Corse, la terre a des caractéristiques différentes, donc les bulbes doivent être arrachés plus souvent pour permettre à la terre d’être régénérée. Tout ne pousse pas partout et n’importe comment, c’est à nous de nous adapter au sol”, explique la safranière corse.
Valoriser par le travail pour récolter ses fruits
“Ce n’est pas un modèle acquis, il faut s’adapter à la terre et non l’inverse. Mais ça ce n’est qu’en travaillant la terre que l’on s’en rend compte. Ce n’est pas une fleur qui nécessite vraiment de produits. Certes nous pourrions faire le choix de mettre des engrais, mais il y a plus d’intérêts à être en agriculture raisonnée”, indique Laetitia Vergne.