En balade dans le 2e arrondissement de Paris, direction la Librairie gourmande située au 92-96 rue Montmartre. Dans cette librairie spécialisée, les deux étages sont entièrement consacrés à la cuisine, aux chefs et aux produits de nos terroirs et du monde entier.
Ce jour-là, c’est Déborah Dupont Daguet, la propriétaire, qui nous reçoit. Cette ancienne professeure de droit est persuadée que nous sommes ce que nous mangeons à la manière de Brillat-Savarin, gastronome et auteur de “Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es”.
Pour Déborah, impossible de conseiller un livre de cuisine sans poser tout un tas de questions au client. La cuisine, comme elle le dit si bien, « est liée à l’intime ». On vient dans cette librairie par gourmandise, pour trouver de l’inspiration, des recettes, mais également des ouvrages d’histoire et de sciences sociales perçues par le prisme de la cuisine et de l’alimentation.
Notre avis sur “La Promesse de l’aube” de Romain Gary
Romain Gary est un mystificateur. Lui seul sait mystifier le quotidien, les laissés-pour-comptes. Les concombres au sel et les chats de gouttière. Les prostituées et les chauffeurs de taxi.
Ce roman autobiographique, “La Promesse de l’aube”, il l’a écrit et l’a voulu comme une psychanalyse. Une façon de régler ses comptes avec son mal de mère et sa mère veilleuse. Un tombeau lumineux pour l’une des plus belles héroïnes sans homme que la littérature ait porté. Cette « psychanalyse inutile », comme il la nommera plus tard, est le plus beau cadeau que l’on puisse offrir à quelqu’un dont les rêves surpassent toute tangibilité. Alors, aux rêveurs et à ceux qui oublient trop souvent de rêver, lisez “La Promesse de l’aube”.
Un écrit spontané
De plus, la plume de Romain Gary est spontanée, bien loin des formules rigides (et parfois alambiquées) de la littérature française classique. Un savant mélange de franc-parler, de merveilleux et surtout d’humour, en toutes circonstances, car il en fallait pour être Romain Gary.
L’écrivain a voué sa vie à la littérature son « plus grand amour », sa « maitresse encombrante » comme il aimait à l’appeler. Pour lui, le roman était plus important que l’existence et son destin, romanesque, a suivi la cadence.
Ainsi, les sauts dans le temps sont fréquents, les souvenirs s’emmêlent et s’entremêlent souvent mais personne ne sait mieux que lui donner vie aux oubliés de la littérature. L’humour et l’amour en fil conducteur.
La librairie : Librairie Gourmande 92-96 rue Montmartre 75002.
Le livre inspirant de Clara : “La Promesse de l’aube”, de Romain Gary, éditions Gallimard.