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Le journal de la culture du 6 mars : la politique des Oscars

Cette semaine dans le journal de la culture, on vous raconte l'histoire très politique de la cérémonie des Oscars.
Une statuette des Oscars.
© JorgeEduardo/Adobe Stock
Journaliste

Chaque semaine, dans notre journal de la culture, vous pouvez retrouver des recommandations variées, des films aux livres en passant par les séries, la musique ou les sorties.

Ce 6 mars, il est temps de faire un petit point sur les Oscars, la plus grande cérémonie de prix du cinéma américain. Ils se tiendront dans la nuit du 12 au 13 mars (heure française) et réservent chaque année leur lot de paillettes, de surprises, de frustration… et de politique. On revient également sur l’origine du nom d’Albator, le corsaire de l’espace, dont le père vient de mourir. Avant de vous conseiller un film, « Toi non plus tu n’as rien vu », et le dernier album du groupe Hey Hey My My.

Les Oscars, cérémonie très politique

Bien sûr, il est d’abord question de cinéma pendant la cérémonie des Oscars. La 95 édition de cette grande remise de prix américaine se tient dans la nuit du 12 au 13 mars (heure française). Mais derrière les robes longues et les smokings se cache beaucoup… de politique. Tout simplement parce que cette grand-messe est un reflet de l’époque. En 1940, par exemple, l’actrice Hattie McDaniel est désignée meilleure actrice dans un second rôle, pour celui de la nourrice noire de Scarlett O’Hara dans « Autant en emporte le vent ». Mais elle n’est pas attablée avec le reste de l’équipe du film. En pleine Amérique ségrégationniste, l’actrice noire n’en a pas le droit, et a même failli ne pas pouvoir venir du tout.

Le degré politique des Oscars se mesure autant aux présents qu’aux absents. Pendant des décennies, de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970, Charlie Chaplin sera boudé par l’Académie des Oscars. Le communiste n’est pas en odeur de sainteté aux États-Unis. Certains refusent même d’y participer. En 1973, Marlon Brando est sacré meilleur acteur pour son rôle de Vito Corleone dans « Le Parrain ». Il ne vient pas et envoie à sa place Sacheen Littlefeather, activiste amérindienne qui lit un discours du comédien. Objectif : dénoncer les discriminations subies par les Américains natifs dans l’industrie du cinéma. Sacheen Littlefeather s’exprime sous les huées et John Wayne, présent dans la salle, menace même de la frapper.

Depuis, du mouvement #MeToo à l’élection de Donald Trump, en passant par l’invasion de l’Irak en 2003, tous les grands soubresauts de la société ont alimenté la politisation des Oscars. L’édition 2023, marquée notamment par l’absence de réalisatrices nommées, n’échappera pas à son lot de débats.

Pourquoi Albator s’appelle-t-il ainsi ?

« Albaaaatoooor, Albaaatoooor… » Même ceux qui n’ont jamais lu les manga d’origine, jamais vu la série animée, connaissent l’air du fameux générique qui accompagne les aventures du corsaire de l’espace. Ce dernier est aujourd’hui orphelin, après le décès de son créateur, Leiji Matsumoto. Mais savez-vous pourquoi Albator porte ce nom en France ? Au Japon et à l’international, il s’appelle en effet Captain Harlock.

Seulement voilà, « Harlock » était trop proche en français de « Haddock », l’ami de Tintin. En outre, la prononciation « hachée » de « Harlock » ne correspondait pas au rythme de la musique du générique de la série, composée par un certain Eric Charden. Celui-ci connaissait en revanche un rugbyman du Stade niçois, Jean-Claude Ballatore. La carrure du pilier gauche n’a rien à voir avec la silhouette gracile d’Albator, mais le nom sonne bien et Eric Charden s’en inspirera.

« Toi non plus, tu n’as rien vu », à voir au cinéma

La maternité, la pression de la société sur les femmes en général et les mères en particulier, inspire énormément le cinéma français. « Les Enfants des autres », « Saint Omer », « Annie Colère »… de nombreux films se sont attaqués récemment à ces thématiques. « Toi non plus, tu n’as rien vu », en salles à partir de ce mercredi 8 mars, est un exemple supplémentaire.

L’histoire est celle de Claire, mère de deux enfants, mariée et heureuse, qui se retrouve un jour accusée de tentative d’infanticide. Que s’est-il passé ? Pourquoi ne se souvient-elle de rien ? Pourquoi ses proches n’ont rien vu ? La réalisatrice Béatrice Pollet filme ce drame avec beaucoup de sobriété et s’appuie sur Maud Wyler et Grégoire Colin, formidables dans le rôle du couple à l’épreuve.

« High Life », nouvel album éclectique de Hey Hey My My

« Hey Hey, My My », c’est d’abord une chanson de Neil Young, sortie en 1979. Et puis c’est devenu, en 2005, un groupe de rock français. Julien Gaulier et Julien Garnier revendiquent d’ailleurs l’influence du chanteur et compositeur canadien. Comme lui, ils aiment les guitares folk mâtinées de rock. « High Life », leur quatrième album, vient de sortir.

Si la chanson titre est une ballade aérienne qui raconte le déracinement et l’enfance mélancolique, impossible de ranger l’album dans une case. En 12 morceaux, Hey Hey My My explore beaucoup, s’aventure du côté de la musique de film (Ennio Morricone leur a inspiré l’instrumentale « Dal Canale ») ou de la pop disco (« First Embrace »). Un régal.

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