Chaque semaine, dans notre journal de la culture, vous pouvez retrouver des recommandations variées, des films aux livres en passant par les séries, la musique ou les sorties.
Ce 6 février, place aux « revenge songs », ces chansons destinées à régler ses comptes, généralement avec son ex. De Miley Cyrus à Shakira, de nombreuses chanteuses ont (re)mis ce genre à la mode récemment. Mais il n’a rien de nouveau. Avant elles, Justin Timberlake et même les Beatles s’y étaient déjà essayé.
On vous conseille également « Pour la France », un film délicat et plein de résilience adapté d’une histoire vraie. Côté série, c’est la fiction de Jean-Pascal Zadi « En Place », à voir sur Netflix, qui a eu notre préférence. Et puis on jette également un coup d’œil au classement des auteurs et autrices francophones les plus lus.
La petite musique des « revenge songs »
Elles ont toutes les deux enflammé les compteurs de streaming. À ma gauche, Shakira, qui a sorti le titre « BZRP Music Sessions » avec le producteur Bizarrap. À ma droite, Miley Cyrus et son tube « Flowers », qui lui a permis de se hisser pour la première fois en tête du classement Billboard Hot 100. Le point commun de la Colombienne et de l’Américaine ? Toutes les deux règlent leurs comptes avec leur ex en musique. C’est ce qu’on appelle une « revenge song », une chanson pour se venger.
Dénoncer une tromperie, affirmer sa nouvelle indépendance… ces airs revanchards n’ont rien de nouveau. Et ne sont pas réservés aux femmes. Justin Timberlake avait lancé sa carrière solo en 2002 avec « Cry me a River ». Une référence directe à sa relation avec Britney Spears, qui avait d’ailleurs valu à la chanteuse, soupçonnée d’infidélités, de nombreuses critiques.
Mais l’une des plus violentes « reveng songs » de tous les temps est peut-être celle de John Lennon, « How do you Sleep ? », sortie en 1971. Un an après la séparation des Beatles, le chanteur s’en prenait à son ancien partenaire Paul McCartney, en lui demandant comment il pouvait dormir la nuit…
« Pour la France », émouvante réconciliation sur grand écran
En 2012, un élève de l’école militaire Saint-Cyr avait trouvé la mort lors d’un bizutage. Onze ans plus tard, son frère, Rachid Hami, vient d’adapter son histoire au cinéma. Mais le film « Pour la France », à voir au cinéma à partir de ce 8 février, n’est ni une enquête ni une entreprise revancharde. Au contraire, le cinéaste livre l’émouvant portrait d’une famille immigrée algérienne, doublé d’une réflexion sur le deuil et la résilience. Le tout porté par un casting formidable : Karim Leklou, acteur décidément incontournable, donne la réplique à Shaïn Boumedine (« Mektoub my love ») et Lubna Azabal (« Incendies »).
Qui sont les francophones les plus lus ?
Chaque année depuis 2004, “Le Figaro” et l’institut Gfk livrent un classement des auteurs et autrices francophones les plus lus. En comptabilisant également les ventes des formats poche, ils s’assurent d’approcher au plus près le succès des romanciers et romancières. Le dernier baromètre en date est plein de surprises. Certes, pas pour la première place, qui revient encore et toujours à Guillaume Musso, sur la plus haute marche du podium depuis… 2011. Mais cela bouge juste derrière lui.
C’est en effet le Suisse Joël Dicker qui pointe en deuxième position. Un retour fracassant après quelques années d’absence. Son sixième roman, « L’Affaire Alaska Sanders », a fait un véritable carton. Le podium accueille enfin une petite nouvelle : Mélissa Da Costa, autrice notamment de « Tout le bleu du ciel » et « Les Douleurs fantômes » a vu ses ventes augmenter de 36% l’année dernière !
Bien « En Place » sur Netflix
Après « Tout simplement noir » au cinéma, Jean-Pascal Zadi récidive, cette fois avec une série sur Netflix. « En Place » imagine le destin extraordinaire de Stéphane Blé (Zadi lui-même), animateur dans une cité, propulsé dans la campagne présidentielle française. Ce faisant, l’acteur et réalisateur s’attaque à toutes les petites hypocrisies et les grands tabous français, du racisme au féminisme, en passant par le complotisme. C’est drôle, évidemment, mais aussi très actuel. Jean-Pascal Zadi n’a pas à pousser la caricature bien loin pour croquer tout ce qu’il y a d’absurde, voire grotesque, dans la classe politique hexagonale.