Vous vous demandez peut-être pourquoi je suis allé dans une ferme alors que je parle habituellement de jardins ? Mais comme le dit Clément Bouscarel, sa ferme n’est ni plus ni moins qu’un (grand) jardin dont on aurait abattu les cloisons. Et que fait-on dans un jardin ? On invite la nature à s’installer chez soi. Évidemment, pour certains, il s’agit plutôt de la contraindre à notre bon plaisir. Pas de ça chez Clément ! La nature, il l’aime, il y vit et en vit. Il faut l’entendre répondre à un pivert qui chante – même s’il annonce la pluie, ou remarquer les petits bancs de poissons remonter le ruisseau qui traverse le pré où il vient de conduire ses brebis.
Jardin planétaire
Car la ferme de Clément Bouscarel, c’est un jardin planétaire, un concept théorisé par un autre Clément, Gilles de son prénom. Pour ce dernier, la terre est un immense jardin fermé que l’homme, son jardinier, conscient de la fragilité de la biodiversité, doit ménager. À l’échelle de sa propriété, Clément Bouscarel ne fait pas autre chose. Ce qu’il prélève d’une main, il le rend de l’autre, en plantant, mélangeant, greffant. Bref, en réensauvageant sans cesse son environnement pour que la trace de l’homme y soit la plus discrète possible.
Dire la nature
Et s’il agit, beaucoup, il parle aussi. Clément Bouscarel est en effet paysan-conteur. Quand il n’est pas occupé sur sa ferme, il parcourt son Haut-Quercy adoré et les régions environnantes, et transmet à travers ses contes et histoires l’amour de la nature, des bêtes, des hommes. De la vie. Où, comme dans un jardin, quelle que soit sa taille, le merveilleux n’est jamais très loin de la réalité. Il faut juste savoir écouter…