À l’arrivée de l’automne, des millions d’oiseaux d’Europe et d’Asie centrale parcourent des milliers de kilomètres pour rejoindre les pays d’Afrique. Mais concrètement, comment se déroule ce périple ? Pour se l’imaginer, Biotope, un bureau d’études environnement spécialisé depuis 30 ans dans l’expertise de la biodiversité, a conçu son premier jeu de société : “Le Grand Voyage, migration d’automne”, à travers sa maison d’édition. Elle a déjà publié plus de 250 ouvrages destinés aux professionnels de la nature et aux passionnés.
« On s’est dit qu’il y avait un public qu’on ne touchait pas. Avec le médium jeu de société, on allait pouvoir l’atteindre et partager nos connaissances, des faits scientifiques apportés par moi, explique Jean-Yves Kernel, directeur des Éditions Biotope. Charles Couronnaud, lui, vient de l’univers du jeu et apporte toute son expertise. »
Un long périple migratoire
Le but de ce jeu de plateau, accessible à partir de 8 ans, est d’incarner l’un des oiseaux des huit espèces migratrices choisies telles que la cigogne, la bécasse ou encore le Milan noir. « Ce n’est pas un jeu d’apprentissage, mais plutôt tourné sur la jouabilité, précise Jean-Yves. Les oiseaux partent des territoires européens, où ils se reproduisent, pour attendre les zones d’hivernage, en Afrique de l’Ouest et centrale. Le but est d’échapper à tous les périls que l’on va rencontrer. Il faut donc s’adapter aux caractéristiques des espèces, être stratégique, en prenant des risques calculés. »
En effet, nombreux sont les obstacles auxquels doivent faire face les oiseaux sur leur trajet. « La migration est un événement important dans leur vie. C’est très dur. Cela représente entre 2 000 et 3 000 km pour des oiseaux qui font une dizaine grammes. Ils vont endurer la fatigue, les prédateurs, les tempêtes, les collisions avec les lignes électriques, etc.” souligne le directeur des éditions Biotope.
Bien que ce jeu de société “Le Grand Voyage” a pour objectif de nous donner du plaisir en jouant, « insidieusement, on veut faire passer le message que ce n’est pas la bohème la vie d’oiseau, explique-t-il. On ne fait pas de militantisme, mais on souhaite faire connaître les risques encourus par les oiseaux ».