Avec la start-up Le Fourgon, c’est le métier d’antan du laitier qui est ravivé. La jeune entreprise lilloise, créée en 2021, s’est spécialisée dans la livraison à domicile de boissons et produits d’entretien pour la maison consignés. Eau, jus de fruits, bière, sodas, lait, vin, thé, café… Au total, il y a environ 1 000 références.
Le service est accessible dans 15 villes de France dont Amiens, Rennes, Nantes, Lille, et, la dernière, Bordeaux. Ils sont trois à l’origine de cette jeune pousse : Maxime Tharin, Stéphane Dessein et Charles Christory.
Valoriser la consigne
Le fonctionnement est simple. La commande se fait en ligne, via le site internet. Si on est déjà client, on rend les caisses et les bouteilles vides à la prochaine commande. Ces dernières vont dans des entrepôts pour être nettoyées par un partenaire local. Les contenants sont à nouveau remplis. Avec ce procédé, “on a remis à jour cette boucle du réemploi. Elle avait disparu en France il y a une quarantaine d’années, précise Charles. Et, en grosse majorité, on travaille avec des producteurs locaux de jus, de lait, des brasseurs, etc. On a aussi quelques marques de multinationales.”
En termes de prix, la consigne est de 0,20 € pour les grands formats et de 0,10 € pour les petits formats. La caisse est, elle, de 3 euros. Leurs produits sont dans des entrepôts de stockage dans chaque ville dans lesquelles Le Fourgon est présent. Une équipe sur place s’occupe de tout le processus. Il y a aussi ici une volonté de créer une proximité avec les clients, de mettre de l’humain et de valoriser le métier de livreur.
Une alternative
Par ailleurs, si les fondateurs du Fourgon ont misé sur le réemploi, c’est parce que « tout le monde a cru que le recyclage était une solution miracle, mais ça ne marche pas en France, analyse le cofondateur. Dans une poubelle de tri, seuls 26 % des emballages sont recyclés. C’est assez catastrophique. Le reste est incinéré ou enfoui ». Charles Christory affirme aussi que la quantité de déchets des poubelles de certains clients ont été divisés par deux voire trois après quelques utilisations de ce service.
Aussi, le lancement de leur entreprise trouve des motivations personnelles : « On est tous les trois des pères de famille trentenaires. On se rend compte que la trajectoire de notre planète n’est pas très verte, explique le cofondateur. Moi, à titre personnel, je suis entrepreneur. Je me suis dit que la prochaine société que j’aurai sera à impact. Parce qu’il faut changer les choses pour laisser une planète un peu viable à nos enfants. C’est pourquoi, en travaillant avec le réemploi, on réduit notamment notre impact sur le transport, en mettant en avant les producteurs locaux également. »
Depuis la création du Fourgon, 25 000 clients ont eu recours à ce service. Les prochaines villes qui pourront l’utiliser seront Toulouse et Le Mans.