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Le cinéma poursuit sa mue en matière de droits des femmes

Margaux Baralon est journaliste indépendante, notamment pour la plateforme Filmo et son podcast mensuel "Osez le Ciné". Aujourd’hui, elle a carte blanche pour parler de féminisme et de cinéma.
Justine Triet
© Copyright JACOVIDES-MOREAU / BESTIMAGE
Journaliste

Le cinéma est-il féministe ? Si on regarde derrière la caméra, pas vraiment. Les accusations de violences sexistes et sexuelles sont toujours d’actualité sept ans après le début du mouvement #MeToo. Pourtant, il y a des raisons d’espérer, avec notamment une nouvelle génération de réalisatrices surdouées qui viennent bouleverser les représentations.

Margaux Baralon

Impossible d’aborder le sujet sans dire que le milieu continue de faire sa mue. Ces derniers mois, l’actrice Judith Godrèche a ouvert une nouvelle brèche dans le mur du silence qui entoure cette grande famille tellement dysfonctionnelle. Les abuseurs déguisés en réalisateurs décident du moment où ils voleront la virginité d’une petite fille venue auditionner pour un rôle. Mais la mue du cinéma ne se fait pas qu’au niveau des dénonciations d’une parole qui se libère, ou plutôt qui est mieux entendue. La mue est aussi artistique.

En 1993. Il y a maintenant plus de 30 ans, la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion repartait du Festival de Cannes avec une palme d’or. Une palme d’or ex aequo, d’ailleurs, pour “La Leçon de piano”, mais surtout la première pour une femme. Depuis, c’est une nouvelle génération de cinéastes qui vient réaffirmer que, oui, cet art peut aussi s’accorder au féminin. Mais il aura fallu attendre 2021 pour qu’une deuxième réalisatrice soit palmée: Julia Ducournau, avec “Titane”.

Un autre regard sur le cinéma

Julia Ducournau fait partie de cette nouvelle génération dorée de réalisatrices françaises. Et Julia Ducournau, c’est un autre regard de cinéma. Avec son premier film “Grave”, elle avait déjà étonné dans sa manière de décrire les pulsions d’une jeune femme cannibale. “Titane”, aussi, est une affaire de pulsions meurtrières plus qu’amoureuses d’ailleurs, avec un personnage féminin étrange, à la croisée des genres puisqu’il se fait passer pour un garçon. Et, à l’inverse, le personnage masculin principal de “Titane” – un pompier -, est un homme paralysé par la peur de vieillir. Ces pompiers, d’ailleurs, Julia Ducournau les fait danser au ralenti sur une image rose, loin des clichés virils.

Dans le jury de Cannes qui a récompensé “Titane”, en 2021,un nom est à retenir. Celui de Mati Diop, actrice et réalisatrice. Mati Diop est franco-sénégalaise. Il y a quelques jours seulement, elle est repartie avec l’Ours d’or du Festival de Berlin. En 2019, son film “Atlantic” avait obtenu le Grand Prix du même Festival de Cannes. Cette nouvelle génération de réalisatrices est jeune, mais elle est aussi engagée. Mati Diop parle d’immigration. Audrey Diwan, elle, a adapté au cinéma “L’Événement”, le livre autobiographique d’Annie Ernaux, dans lequel elle raconte un avortement subi en 1963 à l’époque où c’était illégal.

Une autre façon de filmer

Un autre regard, c’est une autre façon de filmer. Filmer les corps, filmer les femmes. Céline Sciamma en a fait sa spécialité. Avec “Portrait de la jeune fille en feu”, elle allume la flamme du désir entre deux personnages féminins, sans succomber un seul instant à la tentation de les déshabiller pour rien ou de les objectiver.

Cette nouvelle génération de réalisatrices qui enflamme le cinéma français, c’est celle de la nuance des personnages subtils. Ni victimes, ni femmes fortes. La nuance, l’impossibilité d’asséner une vérité dans le chaos, c’est justement tout le propos d'”Anatomie d’une chute” de Justine Triet. La réalisatrice française, troisième Palme d’or féminine de Cannes, lancée désormais dans la course aux récompenses internationales, notamment les Oscars dans deux jours, est peut-être le symbole le plus éclatant de la réussite de ce cinéma féminin à la française.

Reste à savoir si cela augure effectivement plus de parité ou si cela n’est qu’un symbole. Aujourd’hui, seulement un tiers des films français sont réalisés par des femmes.

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