C’est la bonne nouvelle pour les consommateurs et la mauvaise nouvelle pour les Potyvirus et probablement pour les pesticides. Par une simple modification d’un gène, Jean-Luc Gallois, directeur de recherche à l’INRAE, et son équipe travaillent sur un renforcement génétique des résistances chez les plantes.
“En génétique, la sélection naturelle permet la sélection de résistance aux maladies chez les plantes. Pour cela, il faut deux choses : une variabilité de l’espèce, une variation qui apparaît (tout le temps) dans le génome. Et il faut aussi une sélection de la résistance, qui peut se faire naturellement. C’est choisir la plante qui peut faire face au danger, ici le virus, suite à une modification de son génome. Ici, ce que l’on a fait grâce aux techniques d’édition du génome (CRISPR-Cas9) c’est de provoquer la mutation à l’endroit précis du génome de la plante où on la désire. Nous pourrions attendre ce qui se fait naturellement dans un champ, sauf que nous anticipons simplement en laboratoire”, explique Jean-Luc Gallois.
L’édition du génome, un apport pour la sélection ?
“Lorsque nous faisons de l’amélioration de plantes et de la sélection des plantes, l’un des enjeux est agro-écologique. Habituellement, on insère des résistances génétiques, souvent issues de variétés sauvages, dans le patrimoine génétique de la plante qu’on veut améliorer. C’est-à-dire, que nous faisons en sorte que la plante résiste naturellement à la maladie, ce qui permet de limiter l’utilisation de pesticides. L’édition de génome peut permettre de copier des mécanismes de résistance d’une espèce à une autre, et donc d’élargir les possibilités de résistance”, indique le directeur de recherche à l’Inrae.