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Lauren Malka : « La gourmandise coupable est spécifiquement féminine »

La journaliste Lauren Malka s’est penchée dans son dernier livre sur la relation ambiguë que peuvent avoir les femmes à la nourriture. Un tour d’horizon social et historique passionnant !
Lauren Malka
© Photo AirZen Radio
Journaliste

Toute nourriture n’est pas perçue de la même manière selon que l’on soit femme ou homme. Dans son dernier livre « Mangeuses – Histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès » (éd. Les Pérégrines), la journaliste et chroniqueuse engagée dans les causes féministes Lauren Malka (“Causette”) décortique – avec un point de vue journalistique, secondé de recherches historiques et sociales – comment la gourmandise et la gastronomie ont longtemps été, et toujours peut-être encore, l’apanage des hommes. Mais surtout, comment ces mêmes hommes ont relégué les femmes au rang de mères nourricières ou de corps qui doivent manger modestement pour ne surtout pas grossir ? 

Si on pense que les troubles du comportement alimentaires ont démarré dans les années 70, c’est tout simplement parce qu’on n’avait pas encore donné un nom à un problème sociétal qui touche une grande partie des femmes, et ce, depuis qu’elles sont bébé. Selon une étude, explique l’autrice, même « au moment de l’allaitement, les mères vont passer plus de temps à allaiter leur fils que leur fille. […] Déjà, dans ce langage-là, entre la mère et l’enfant, il y a cette façon d’exprimer au fils que ses pulsions sont souveraines et, à la fille, que ses pulsions doivent être dociles et frustrées ». 

Il y a quelques mois, Sandrine Rousseau a réussi à retourner une grande partie des réseaux sociaux contre elle. Quand elle a parlé de viande comme d’un mets au barbecue principalement mangé par un public masculin, peut-être maladroitement, la députée était dans le vrai. La plupart des études le montrent également… Là où il n’est pas rare de voir un homme manger une côte de bœuf au restaurant, les femmes vont plutôt, et inconsciemment, prendre quelque chose « de plus léger ».

À travers l’histoire et les mythologies, que cela soit Ève (qui a croqué la pomme) ou plus récemment, au XVIIe siècle, quand les premiers cafés ont ouvert, les femmes ont été mises sur le banc de touche. Leur gourmandise a toujours été rabrouée d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement…

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