« Gêne urinaire, prenez votre santé en main. » C’est l’un des messages de sensibilisation et de prévention de l’Association française d’urologie (AFU). Elle lance la première édition du Mois de la santé masculine en novembre. Une démarche semblable au mouvement australien Movember, qui a lieu pendant cette période depuis 2003. Les hommes se laissent alors pousser la moustache en signe de mobilisation pour parler des problèmes de santé masculin.
L’AFU est également dans une démarche de lutte contre les tabous qui empêchent parfois les hommes de s’occuper de leur santé.
Prendre soin de sa santé
Ce Mois de la santé masculine a ainsi été créé suite à ce constat. « Les hommes ont un peu de mal à se mettre dans la filière médicale. Contrairement aux femmes qui, dès l’adolescence, vont aller voir un médecin généraliste, puis un gynécologue pour les suivre, explique le Pr Alexandre de la Taille, président de l’AFU. Les hommes voient donc le médecin assez tardivement et quand ça va mal. Généralement à partir d’un 50 ans, après avoir eu quelques troubles pour aller ruiner, des troubles de l’érection, etc. »
Mais cette prise en charge tardive peut causer des maladies plus graves qui auraient pu être prises en charges plus tôt, comme l’hypertension artérielle et les problèmes urinaires, souligne le spécialiste, chef du service urologie du CHU Henri Mondor de Créteil, en région parisienne. C’est pourquoi « on a voulu mettre en avant le fait que les hommes doivent s’intéresser à leur santé. Comme, par exemple, en allant se faire dépister précocement, à faire des bilans sanguins, explique le médecin. On va aussi parler des pathologies les plus fréquentes chez l’homme, qui sont des motifs de consultation quotidienne, pour nous, urologues. Il s’agit du sang dans les urines, de troubles de l’érection et, plus rarement, de cancer de la prostate. »
Rencontre médecin-patient
En plus de rappeler l’importance d’être suivi régulièrement tout au long de sa vie par un médecin généraliste, de s’autopalper pour le cancer des testicules, le Pr Alexandre de la Taille encourage à la pratique d’une activité physique. « Cela permet de réduire les risques cardiovasculaires. On sait que chez les personnes atteintes d’un cancer de la prostate, faire une activité régulière permet de ralentir l’évolution de la maladie. Et même, elle permet de mieux supporter les traitements. »
Les personnes intéressées par ces sujets pourront aussi en discuter avec des professionnels lors du 117ᵉ Congrès français d’urologie, du 22 au 25 novembre, à Paris. Lors de cet événement, il y a une Journée Patients le 23 novembre.