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L’association Claf-outils protège les enfants des violences sexuelles

Avec ses ateliers scolaires, Claf'outils aide les enfants à se défendre et à se sentir en sécurité face aux violences sexuelles, tout en incitant les adultes à devenir leurs alliés.
© CDC/Unsplash
Journaliste

Chaque enfant mérite de grandir dans un environnement où il se sent en sécurité et écouté. Malheureusement, les chiffres sont têtus. 10 % des Françaises et Français déclarent avoir été, enfants, victimes de violences sexuelles intra-familiales, dont plus de trois quarts sont des femmes, selon un sondage Ipsos pour l’association Face à l’inceste. Autre chiffre préoccupant : 12% des enfants se disent être victimes de harcèlement en France.

Des associations comme Claf’outils – collectif d’actions féministes – travaillent sans relâche et, souvent, avec peu de moyens, pour changer les choses. À travers des ateliers de prévention aux violences dans les écoles primaires, ses membres, comme Fouad ou Oriane, donnent aux enfants les outils nécessaires pour se défendre, et sensibilisent les adultes à leur rôle de protecteurs et confidents.

AirZen Radio. Comment se déroule une séance dans une école ?

Fouad. On va utiliser différentes techniques d’animation qui permettent de mettre en scène des situations problématiques. Er choisir des choses qui peuvent donner des clés aux enfants. On va utiliser le théâtre, par exemple, pour parler du racket. C’est un enfant plus grand qui va être harceleur. Ce sont des adultes qui vont mettre en scène en choisissant bien des mots qui soient adaptés pour la compréhension des enfants. Et on va demander aux enfants d’essayer de verbaliser ce qu’ils ont vu, d’identifier quelles sont les solutions et d’essayer de changer la scène.

On va faire en sorte que ce ne soit pas les enfants qui se retrouvent acteurs de ces scènes-là. C’est donc toujours les adultes qui vont mener les remaniements de la scène, mais sur suggestion des enfants, sur proposition des enfants.

Vous adaptez aussi le langage ?

Oriane. Je trouve que c’est important de dire qu’on nomme les choses telles qu’elles sont. C’est-à-dire qu’on nomme une agression sexuelle, une agression sexuelle. On nomme un inceste, un inceste. Les adultes ont souvent tendance à penser que dire les choses telles qu’elles sont aux enfants, ça va leur faire peur ou les violenter. La réalité est tout autre. La réalité, c’est que c’est parce qu’ils n’ont pas forcément les mots pour nommer certaines choses qu’ils sont extrêmement vulnérables. Si lorsqu’ils vivent une situation violente, ils savent quel mot mettre dessus, ils peuvent savoir si c’est bien ou pas. Quand on leur donne ces mots-là, ils sont plutôt enthousiastes et enfin tranquilles parce que, certes, on leur nomme des problèmes, mais, dans le même temps, on les met en action et leur offre des solutions.

De la même manière, le fait de ne pas savoir nommer exactement, ou qu’il y ait un mot “flou”, est problématique. Par exemple ses parties génitales ou ses parties intimes, c’est ce qui permet à des agresseurs d’agresser. Je me souviens d’une institutrice qui me racontait que son élève lui disait avoir mal au ventre et, en fait, au bout d’un moment, quand elle lui a demandé de lui montrer où se trouvait la douleur, l’enfant lui a montré sa vulve. Pour elle, tout ce qui était entre le nombril et les genoux, c’était le ventre. Et donc, forcément, l’enfant, quand il cherche à alerter un adulte, s’il n’a pas les mots pour dire le problème, ne va pas être compris de l’adulte.

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