Le marché des véhicules de loisirs a bondi ces deux dernières années. “Les concessionnaires ont constaté une vente globale supérieure de plus de 20% par rapport aux années précédentes”, détaille Christian Millot, vice-président de la Fédération française des associations et clubs de camping-car. “À tel point qu’ils démarchaient leurs clients pour voir s’ils ne souhaitaient pas vendre, car ils se trouvaient face à pénurie”.
Des salons ont même dû être annulés par manque de véhicules à présenter. “Le camping-car s’est vraiment révélé être la solution idéale, quelles que soient les contraintes extérieures.”
“Le véhicule de loisirs, du plus petit au plus grand, du pick-up au liner, séduit de plus en plus une jeune clientèle, souvent avec enfants, pour les emmener partout, tandis que ceux qui ont de la bouteille recherchent la liberté la plus totale, fréquentent très peu les campings et les aires de stationnement, vont rechercher le côté sauvage essentiellement.”
Des clubs pour être accompagné
Un pourcentage non négligeable de camping-caristes font partie de clubs, lesquels se révèlent être des espaces de rencontres, de conseil, d’accompagnement. “Nous avons plusieurs missions”, expose Christian Millot. “Accompagner les gens qui ont opté pour ce merveilleux moyen de voyager, rencontrer aussi les décideurs pour l’implantation d’aires de service, prôner une pratique responsable, c’est-à-dire avoir un bon comportement, ne pas stationner n’importe où et n’importe comment et respecter les lieux qu’on nous loue ou qu’on nous prête.” Les clubs proposent aussi des sorties à leurs adhérents, ou encore une assistance juridique en cas de problèmes.
Si certains sont de véritables baroudeurs, avalant les kilomètres, d’autres restent près de chez eux pour se mettre au vert. Un petit nombre a tout vendu pour vivre dans son véhicule. Tandis que d’autres le réservent pour des week-ends ou des vacances.
Un état d’esprit
Il y a tous les profils, toutes les utilisations, tous les budgets aussi. “On trouve un véhicule d’occasion à partir de 5000 euros, même si les prix ont considérablement augmenté ces deux dernières années, jusqu’au liner qui peut atteindre 400 000 euros.”
Mais, selon Christian Millot, aucune condescendance pour autant car, le camping-car, c’est avant tout un état d’esprit. Celui de descendre de son véhicule, à peine stationné, pour aller à la rencontre des autres, discuter, se donner des idées, échanger des tuyaux. Des moments de convivialité qui resserrent les liens. On se salue. On se dépanne. “C’est un monde à part, avec des gens qui aiment voyager, qui aiment la convivialité, partager ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont découvert.” Sans oublier le petit coucou ou le coup de klaxon réglementaire quand on croise l’un de ses congénères.
