Imaginez un textile capable de dépolluer l’air intérieur et de détruite les polluants organiques ? C’est la nouvelle technologie mise au point par la startup PureNat, basée à Anglet au Pays basque. Elle a été fondée en 2020 par Natacha Kinadjian Caplat, Docteure en Physico-Chimie des Matériaux.
Si l’entreprise est jeune, il s’agit bien du fruit d’un travail de recherche de plus douze ans. Manon Vaillant, ingénieure en biotechnologie, l’a rejointe dans cette aventure, et est directrice générale de la structure. Grâce à la levée de fonds de plus d’un million d’euros, en mars, cette technologie va pouvoir être davantage développée.
Agir contre la pollution intérieure
Si Natacha a choisi de s’engager dans la recherche de solution de dépollution de l’air intérieur, c’est pour différentes raisons, explique Manon. « Elle est partie de plusieurs constats. Aujourd’hui, de nombreuses études permettent de dire que la pollution de l’air cause la mort de 20 000 personnes chaque année. C’est sept fois plus que les accidents de la route. Au niveau mondial, la pollution intérieure est la quatrième cause de décès », déclare-t-elle.
Ce matériau est biomimétique, car sa structure imite les alvéoles des algues marines. Cela permet donc d’avoir une porosité particulière qui maximise l’échange entre la matière et l’air. Tout d’abord, cette technologie prend la forme d’un fil. « À partir de ça, on fabrique le premier textile qui va capter et dégrader les polluants de l’air comme un filtre, explique l’ingénieure en biotechnologie. Puis, il va les transformer en vapeur d’eau et dioxyde de carbone. Deux molécules de bases qui ne sont pas dangereuses pour la santé. »
La cible de ce matériau dépolluant sont les polluants organiques, soit tous les composés chimiques qui sont pour beaucoup émis par les bâtiments par les revêtements comme la colle, la peinture, le mobilier, mais aussi l’activité humaine. Les molécules biologiques comme les bactéries et les virus. Cette technologie fonctionne sur le principe de photocatalyse. C’est-à-dire que sous l’effet de la lumière, un agent contenu dans le fil va avoir cette action dépolluante.
Réinventer
« La photocalyse est une technologie déjà existante. Chez PureNat, on a réinventé la façon de la mettre en œuvre. Au lieu de recouvrir un textile, on l’a créé », souligne la directrice générale. Les bénéfices avancés de ce textile sont qu’il ne crée pas de nouvelle pollution, comparé à un filtre classique qui a tendance à relarguer les polluants retenus quand on le change. Il est durable et intégrable à de nombreux types d’installations. Et il dure cinq fois plus longtemps qu’un filtre classique, qui a une durée de vie de six mois.
C’est pourquoi ce matériau, qui est un semi-produit, est destiné à être proposé aux industriels qui fabriquent des produits finis pour dépolluer les bâtiments comme les climatiseurs, les purificateurs d’air. D’autres secteurs sont visés : l’automobile, l’aérospatiale.
D’ici au début de l’année prochaine, PureNat mettra en vente son textile dépolluant.