La start up-basque Mayam veut contribuer au déploiement du vrac

Mayam propose une application à destination des grandes enseignes et des consommateurs. Il est ainsi possible de gérer le stock, la traçabilité, et de renseigner des informations sur les produits.

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Analyse du marché du vrac par Sébastien Leflond, créateur de Mayam

Analyse du marché du vrac par Sébastien Leflond, créateur de Mayam

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Vrac : pourquoi Sébastien Leflond à créer la startup Mayam

Vrac : pourquoi Sébastien Leflond à créer la startup Mayam

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Vrac : comment fonctionne l’application Mayam ?

Vrac : comment fonctionne l’application Mayam ?

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D’ici à 2030, les commerces de détail de plus de 400 m² vont devoir consacrer 20% de leur surface de vente aux produits en vrac. C’est ce que dit la loi Climat et résilience. Mayam, une start-up basque basée à Saint-Jean-de-Luz, propose une solution pour faciliter la gestion et la traçabilité de ses produits pour les grandes enseignes. Actuellement, celle qui a l’agrément d’entreprise solidaire d’utilité publique (Esus), collabore avec 300 marques et recense environ 5 000 références. Entretien avec son fondateur, Sébastien Leflond.

AirZen Radio. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est Mayam ?

Sébastien Leflond. Mayam est une application qui va permettre de favoriser le vrac dans les supermarchés, les magasins bio et les épiceries vrac, pour permettre à tout à chacun d’avoir des informations sur les produits qu’il achète. Parce que quand on achète en vrac, par définition, on ne peut pas rapporter d’informations à la maison. On va également favoriser le fait de pouvoir ramener son contenant et de pouvoir le recharger en magasin.

Quelles ont été vos motivations pour lancer cette start-up ?

Il y a eu un long cheminement. Au départ, avec les personnes de mon équipe, on travaillait plutôt pour des associations sur le gaspillage alimentaire. Et on s’est demandé comment favoriser une consommation plus juste, pour ne pas avoir à gaspiller et à jeter. On en est donc arrivé à cette logique-là de consommation responsable, vrac, pour permettre d’adapter les quantités aux besoins.

Ça nous a également permis de travailler sur le déchet et l’emballage pour le réemploi et recharger. On en est arrivé à créer cette entreprise en 2017. Au départ, elle s’appelait Vracoop pour, notamment, contribuer au développement du vrac partout en France. Il y a aujourd’hui plus de 1000 épiceries qui ont ouvert en quelque cinq ans sur tout le territoire.

Concrètement, comment fonctionne l’application pour les clients ?

En tant que consommateur, vous pouvez rapporter des contenants dans les magasins qui sont équipés de l’application. Vous allez les enregistrer avec une étiquette qui est permanente, lavable. Celle-ci va identifier le contenant grâce à un QR Code qui va servir à plusieurs choses. En premier lieu, au moment du passage en caisse, de pouvoir déduire son poids. Le QR Code fournit également la fiche d’informations du dernier produit acheté. Ainsi, si j’ai pris pour la première fois des amandes puis une seconde fois du muesli, j’accède à une information toujours à jour. Ensuite, une fois que vous êtes à la maison, vous allez pouvoir récupérer toute l’information des produits vrac achetés. Enfin, à chaque fois que vous repassez en caisse, vous cumulez des points fidélité.

Du côté des commerçants, comment peuvent-ils utiliser l’application Mayam  ?

Le vrac connaît un regain assez récent. Et finalement, ce mode de distribution évolue dans un secteur qui n’était pas du tout équipé, notamment au niveau numérique pour pouvoir suivre toute la gestion des produits. Un magasin qui utilise notre appli va pouvoir gérer la totalité de son rayon vrac ou de son magasin vrac ainsi que les mises en rayon, les suivis des numéros de lot. Aussi, il va pouvoir savoir si les dates des produits sont courtes, quand les trémies ont été nettoyées ainsi que les usages pour savoir quel produit est le plus utilisé par les clients, dans quel type de contenant, à quelle fréquence.

C’est donc un outil qui va permettre d’adapter son offre au plus juste par rapport aux besoins de sa clientèle dans son magasin et sa zone de chalandise.

Le consommateur ou les grandes enseignes n’auront alors pas les mêmes informations quand ils vont scanner le QR Code…

Effectivement, le QR Code va avoir un double usage. C’est ce qu’on appelle un QR Code dynamique, qui réagit en fonction de l’utilisateur. Par exemple, la personne de l’équipe du magasin qui met en rayon, elle, va avoir accès à des informations de type logistique, suivi de rayon. Le consommateur, quant à lui, va pouvoir scanner ce même QR Code. Ainsi, il va accéder, sans avoir à télécharger une application, à un lien avec toute l’information sur les produits, l’enregistrer dans son téléphone et ainsi accéder à une fiche complète avec la date de la dernière mise en rayon, des idées recettes, des informations nutritionnelles etc. On veut vraiment accompagner le consommateur dans sa consommation vrac. Et on accompagne le magasin dans la gestion du rayon vrac.

Ce contenu audio a été diffusé le 10 juillet 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan