L’histoire d’Azuvia, installée près d’Avignon, démarre en 2019. Quatre amis, Jean-Rémi Loup, Paul-Étienne Fontaine, Tristan Bauduin et Olivier Lucas, sont en école d’ingénierie des biotechnologies, à Villejuif (94). Ils réfléchissent à différentes façons de dépolluer les sols.
Finalement, de fil en aiguille, ils ont dévié vers un système d’assainissement des eaux. « On traite les effluents liquides, c’est-à-dire les eaux polluées par les activités de productions industrielles, explique Olivier Lucas. Tout cela, on le fait avec notre serre filtrante dans laquelle il y a un écosystème de filtration avec des bactéries et des plantes. Celles-ci vont dégrader la pollution et la transformer en particules. »
Un procédé biologique et biotechnologiques
Il faut savoir que ces organismes sont cultivés en hydroponie, une technique de culture hors sol. « Étant donné qu’on n’utilise pas de terre, on est dans des substrats synthétiques ou minéraux. Ça nous permet de faire de la culture sur plusieurs étages, en verticale sur 1,8 m », explique l’ingénieur. Par ailleurs, les plantes sont des endémiques, hyperaccumulatrices que l’on trouve dans les rivières et lac. Elles ont comme propriété de pouvoir pomper beaucoup plus que des plantes normales.
La clientèle d’Azuvia se compose de domaines viticoles et d’industriels de l’agroalimentaire et compostage. La serre filtrante est à installer sur le site de production. « Par exemple, quand on nettoie des cuves, des machines, le sol, etc. l’eau chargée en particules ruissèle dans des caniveaux et converge dans un collecteur. Ce dernier est aéré et le contenu est envoyé dans le système de traitement. En amont, on sépare le liquide du solide. Puis les plantes et bactéries vont effectuer leur travail. Ça dure entre 12 et 24 heures », détaille Olivier Lucas.
Réutiliser l’eau
Ensuite, une fois l’eau dépolluée, celle-ci pourra être réutilisée. C’est ce que promeut aussi l’entreprise à travers sa solution. Une fois la qualité de l’eau vérifiée, le liquide est évacué vers l’exutoire. Pour savoir quoi en faire, les fondateurs d’Azuvia font le point avec leurs clients. Plusieurs options s’offrent à eux. Soit l’eau est restituée dans le milieu naturel sans impacter les écosystèmes. Soit elle est l’utiliser pour l’irrigation des espaces verts sur site. Elle peut aussi être réintroduite dans le processus de traitement.
L’entreprise, qui compte 14 employés, intervient principalement en Bourgogne-France-Comté, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et en Nouvelle-Aquitaine. Le coût de cette serre filtrante est de 20 000 euros.