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La sologamie, un concept qui prône le mariage avec soi-même

Cette pratique a démarré il y a 30 ans aux États-Unis avec Linda Baker. Elle s’est notamment popularisée au Canada et au Japon. Récemment, la chanteuse Britney Spears a franchi le pas.
Sologamie : Une jeune mariée a un bouquet en mai
© Brooke Cagle / Unsplash
Journaliste

Se dire “oui” à soi-même lors d’une cérémonie de mariage laïque. C’est l’idée qui se trouve derrière le concept spirituel de sologamie. La première fois qu’il en a été question, c’était il y a trente ans aux États-Unis avec Linda Baker.

Depuis, cette pratique spirituelle, qui implique une cérémonie laïque, a des adeptes notamment en Amérique du Nord, au Japon ou en Grande-Bretagne.

Une double lecture

Mais dernière cette notion, il y a différentes lectures à faire, selon Véronique Kohn, psychothérapeute. « Il y a l’idée de ne pas se blesser, dit-elle. Ce sont plutôt des personnes, souvent des femmes, qui anticipent le fait qu’il va y avoir pénurie de conjoint, comme au Japon. Soit, elles ont eu des expériences malencontreuses en amour et anticipent les prochaines qui peuvent être douloureuses. Résultat, celles-ci préfèrent rester seules avec elles-mêmes, être indépendantes. » Cependant, elle pointe ce côté où l’amour de soi est poussé l’extrême, en se fermant à toute relation.

A contrario, il y a aussi tout un discours autour de l’amour de soi qui émane de la sologamie, auquel elle adhère. « Développer l’amour de soi, c’est indispensable, c’est toujours faire « un » avant de faire « deux ». Il faut, avant d’entrer dans une relation, que notre vie soit topissime. Le partenaire doit juste l’embellir et ne pas être indispensable. »

La parole aux sologames

Pour y arriver, la spécialiste des relations amoureuses préconise la technique de « l’autoparentage ». Ça signifie être un bon parent pour soi en répondant à ses besoins, ses envies et ses aspirations. « Il y a des périodes dans la vie lors desquelles on a besoin de se construire en mode autonomie. Le but est de vérifier que l’on peut vivre seul. Il faut alors s’accepter imparfait, libre et heureux. Et voir comment on peut se rendre la vie chouette et cultiver sa joie. »

La journaliste et autrice Marie Albert aborde d’ailleurs cette thématique dans un podcast : “Sologamie, pour les célibataires qui n’ont besoin de personnes”. Grande consommatrice de ce format audio, elle s’est lancée il y a trois ans car « à l’époque, ce sujet n’était pas abordé dans les milieux féministe et jeune. Je voulais parler du fait que je n’étais plus en couple et que je ne savais pas si je voulais l’être à nouveau ».

Légitimer le célibat

Celle qui se déclare sologame reçoit dans ses entretiens des célibataires qui abordent les sujets (des applications de rencontre, santé, sexualité, enfants…) qu’ils souhaitent « avec un angle féministe et politique. L’objectif est d’avoir d’autres représentations que la vieille fille à chats malheureuse et aigrie ». Aussi, ce podcast est un moyen de lutter contre l’injection des couples monogames et hétérosexuels. Rappeler que l’on peut être heureux seul, mais aussi malheureux. Mais surtout de passer du temps seul pour apprécier sa propre compagnie.

Après toutes ces rencontres pour son podcast, Marie tire quelques conclusions. « Au début, c’était une théorie : “Est-ce que je peux être seule et légitime ?” Eh oui ! C’est pour montrer que notre existence a de la valeur. Souvent, on cherche la validation quand on est en couple. Pourtant, on a le droit vivre et d’avoir la parole en tant que célibataire sans avoir honte. C’est important », conclut-elle.

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