« Je vais vous faire partir avec India, elle marche doucement et est très douce ! » rassure Sandrine Lemaire. L’ânière est installée depuis une vingtaine d’années dans l’Oise, dans un territoire rural appelé le Vexin, un plateau céréalier et calcaire situé entre l’Ile-de-France et la Normandie.
Sur la vingtaine d’ânes qu’elle possède, la moitié « travaillent avec elle ». Des collègues éduqués à être au contact de tous les publics, même les enfants en bas âge. Justement, les premiers clients sont arrivés, deux Parisiens et leur fille de moins de 2 ans prêts à tester l’aventure. « L’âne est un animal territorial. S’il a peur, il ne partira pas au galop, contrairement au cheval. Vous pouvez donc, en cas de problème, le lâcher, il ne s’enfuira pas avec vos bagages ou votre enfant sur le dos », poursuit Sandrine. Il faudra une bonne demi-heure de présentation de l’animal, de consignes et de conseils avant de les laisser partir pour une balade de deux heures.
Eux ont opté pour la « rando pique-nique ». Aurélie, Nicolas et leurs deux filles de 8 ans ont en effet souhaité découvrir la région autrement. « On hésitait avec le kayak, mais ce sera intéressant de voir si on arrive tous à marcher au même rythme, celui de l’âne. » C’est avec Balthazar qu’ils partiront donc pour trois heures de marche dans le Vexin. Ces courtes balades sont souvent un test. Si l’expérience se passe bien, les marcheurs pourraient bien tenter l’aventure pendant quelques jours dans les Cévennes ou d’autres territoires plus au sud.
Où faire de la randonnée avec un âne ?
La Fédération nationale ânes et randonnées regroupe, depuis plus de 30 ans, une soixantaine d’âniers partout en France qui respectent une charte sur le bien-être animal. Comment savoir si une structure respecte l’animal ? « Si l’âne est trop gros ou trop maigre, si un ânier vous donne une carte et vous dit juste : “C’est par là”, sans vous expliquer quoi que ce soit… Ce n’est pas comme ça que je conçois le métier », explique Sandrine Lemaire.
L’âne est un animal du désert, il supporte bien la chaleur, porte facilement jusqu’à 20% de son poids sur son dos et est fidèle. Voilà pourquoi, « il a souvent été utilisé pour le travail et, dans certains pays, des populations vivent encore grâce à lui. Globalement, en France, ça se passe bien », précise Sandrine.
La spécialiste a d’ailleurs écrit un livre “J’accueillerais bien un âne” expliquant aux particuliers tout ce qu’il faut savoir sur cet animal. Tombée amoureuse de cet animal il y a 20 ans, elle propose également des formations.
