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La plus grande lettre d’amour au monde fait escale à Nantes

Jusqu’à la fin de l’été, le projet The World Letter sera à la Cale 2 Créateurs. Il a été fondé par l’artiste Cocovan, avec pour objectif de recueillir les mots d’amour destinés au monde et rédigés par moins un habitant de chaque pays.
Cocovan fondatrice du projet The World Letter avec deux participants
© Photo Adeline Rebeillard

Un gros cœur rouge, un bureau enveloppé dans un drap bleu avec des motifs nuageux, des feuilles blanches et quelques stylos… Vous ne pourrez pas manquer l’installation de Cocovan à la Cale 2 Créateurs situés sur l’Ile de Nantes présente jusqu’à la fin de l’été.

Photo Cocovan

En 2017, l’artiste franco-iranienne, lance son projet The World Letter. Une œuvre d’art participative à travers laquelle les habitants du monde sont invités à écrire, tour à tour, une lettre d’amour au monde. Aujourd’hui, elle fait plus de 600 mètres de long. Plus de 25 000 personnes de 145 nationalités y ont inscrit des mots, des dessins et des peintures. Pour en arriver à ce résultat, la performeuse s’est rendue dans 16 pays, dont le Népal, la France, le Panama, les États-Unis et l’Ouganda.  

Si au départ The World Letter n’était qu’éphémère, six ans plus tard, le projet continue de pérégriner. Tout est parti d’une installation d’un jour, dans les rues de Berlin. « Je me suis assise pour écrire une lettre d’amour au monde, avec l’intention d’enchanter l’espace public, d’apporter une touche de poésie, explique l’artiste. À ce moment-là de ma vie, j’avais besoin de ramener mon regard vers les belles choses de la vie. » À son grand étonnement, au fur et à mesure de la journée, des passants ne se sont pas contentés de regarder, eux aussi. Ils ont souhaité participer à son projet. Cette expérience lui a donné l’idée que « cette lettre d’amour au monde ne devait pas être écrite par une personne, mais par tout le monde ».

Des expéditeurs de tous horizons

Cocovan a ensuite décidé de structurer The World Letter. Lors de chaque installation, elle reste dans le pays d’accueil un mois minimum, s’entoure de bénévoles et de traducteurs. Elle fait en sorte de toucher tous les publics, en allant dans différents quartiers. Ce qui lui importe, c’est d’approcher tous les milieux sociaux. Une fois bien installée, « je prends un long moment pour expliquer le projet aux participants. Viennent les questions sur la notion de « monde ». Pour certains, ce sont les humains, la Terre, la nature ou l’univers. Pour moi, le plus important est de leur laisser une libre interprétation. Finalement, c’est comme un travail anthropologique, dans le sens où il y a des différences culturelles, mais on retrouve des vérités universelles en trame de fond des lettres. C’est même flippant », conclut-elle en riant.

Photo Cocovan

Depuis, le début de son projet, l’artiste a lu une bonne partie des lettres. Cette démarche lui semblait importante pour mieux comprendre sa signification. « L’idée est de changer de perspectives, de révéler une partie de nous plus optimiste, d’interagir aussi de manière plus positive avec le monde. À la base, j’étais chanteuse à Los Angeles. Je voulais écrire des chansons et faire un tube. J’évoluais dans un monde restreint, superficiel, confesse-t-elle. J’avais une vision du monde, petite, qui s’est élargie avec ce projet. C’est comme si c’était un apprentissage, une forme d’odyssée pour comprendre le monde. »

Cocovan compte disséminer et recueillir cet amour au monde. Son objectif est qu’au moins un habitant des 196 pays s’exprime dans The World Letter, qui existe d’ailleurs en version numérique. Sa prochaine destination est l’Ukraine.

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