“Olivier Ducas et moi nous avions étudié à l’École nationale de théâtre à Montréal. Lui était en jeu, moi en écriture. Après notre diplôme, les pièces que l’on voyait sur scène ne nous correspondaient pas. On avait envie d’explorer d’autres manières de déployer une théâtralité”, explique Francis Montis, co-créateur du théâtre de la Pire espèce.
Avant la naissance de la troupe de la Pire espèce, le théâtre d’objet était quasiment inexistant au Québec. Le premier spectacle de la troupe fut donc “Ubu sur la table”. C’est une version déjantée d’”Ubu roi”, d’Alfred Jarry. “Nous avons joué devant quelques amis dans un bar et nous avons mis en scène des objets. Une bouteille, une théière, une lavette, un marteau et des baguettes de pain étaient finalement suffisantes pour raconter cette célèbre histoire d’un tyran idiot”, relate Francis Montis.
La relation père et fils questionnée sur scène
En ce moment, Francis Monty et son équipe écument les routes d’Europe et d’Amérique pour présenter leur pièce intitulée “L’histoire à finir de Jimmy Jones et de son camion céleste”. “C’est l’histoire de Jimmy Jones et de son fils, Jimmy Jones Junior. J’ai écrit cette pièce pour montrer cette relation père fils complexe, qui se déroule dans une Amérique un peu inventée, un peu mythique. On a créé des petites “vignettes”, des saynètes où l’on peut voir que le père a du mal à évoluer dans la société. La relation père fils est questionnée dans tous ses sens. Je me suis inspiré de mon histoire, car les modèles masculins étaient très étroits au Québec quand j’étais jeune. C’est un portrait que je réalise de ces hommes et de leur difficulté qu’ils ont à parler, à montrer leurs émotions, à établir un lien avec leur fils…”
Découvrez “L’histoire à finir de Jimmy Jones et de son camion céleste”, en novembre et décembre, à Montréal.