L’industrie de la mode est sur le podium des industries les plus polluantes au monde. Si le constat est sans appel, les solutions se multiplient pour limiter l’impact environnemental et humain. Et si le sur-mesure en était une ? C’est la piste qu’a empruntée Maryem Mbow, en créant Atailor en novembre 2021.
Après avoir vécu 8 ans à l’étranger Maryem en a eu une prise de conscience : on peut consommer autrement. « Au Sénégal, en Malaisie, en Afrique du Sud ou au Vietnam, c’est courant d’acheter ses vêtements sur-mesure », explique-t-elle. Une nouvelle manière de consommer la mode qu’elle décide d’importer en France car si le sur-mesure existe dans l’Hexagone, il est souvent assimilé à la haute couture. Or, cette façon de consommer comprend de nombreux avantages selon l’entrepreneuse.
Le sur-mesure, pas forcément plus cher
En France, nous sommes habitués à acheter, plus ou moins régulièrement, de nouveaux habits dans les enseignes de fast-fashion ou en ligne auprès de l’ultra fast-fashion. Il faut donc s’adapter à la mode, aux tailles et aux stocks imposés, quitte à jeter ou revendre le vêtement une fois reçu. Le budget étant une variable important, on n’imagine pas la mode sur-mesure abordable et pourtant, elle n’est pas synonyme de haute-couture. « On peut avoir une robe unique, adaptée à notre morphologie, qui va durer dans le temps pour 15/25 euros », précise Maryem Mbow.
Si la fast-fashion plaît autant, c’est parce qu’il est difficile de trouver des alternatives abordables. La solution pour Maryem Mbow a été de faire appel à des couturiers d’autres pays.
L’aspect écologique, humain et financier du sur-mesure
Faire produire son vêtement par un couturier à l’étranger n’a pas que des avantages. La fondatrice d’Atailor en a conscience, les envois individuels ne sont pas l’option la plus verte. Et pourtant, « on renouvelle moins sa garde-robe quand elle est unique et de qualité », appuie Maryem. Fini donc de jeter ou de laisser au fond du placard nos vêtements, car on y est attaché. Un envoi de temps en temps semble alors plus rentable que des centaines de cargos pour alimenter une industrie polluante.
Et les humains dans tout ça ? Difficile de prôner la transparence pour la fast-fashion. Quand on fait appel à un couturier, on sait qui on rémunère et à quel prix. L’occasion de mettre en avant les talents du monde entier car il n’y a pas que la France qui fait de la qualité. Maryem le conçoit : « On veut consommer bien, mais c’est parfois très cher quand on coche toutes les cases. » La mode sur-mesure serait donc l’option intermédiaire mise en avant par Atailor, une plateforme qui fête ses un an.