Shein, Temu, Alibaba, Zara, Primark ou encore H&M… Ces marques à petit prix sont aujourd’hui dans le viseur du gouvernement français. Le 4 mars dernier, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé soutenir une proposition de loi ciblant la fast et l’ultra fast-fashion. Voté en première lecture par les députés, le texte doit maintenant passer entre les mains des sénateurs, avant de revenir en deuxième lecture devant l’Assemblée nationale.
Ce texte contre les enseignes de fast et d’ultra fast-fashion prévoit tout d’abord d’instaurer une taxe de 5 ou 10 euros. C’est une sorte de bonus-malus, explique Paul Charon, cofondateur de la plateforme de seconde main certifiée impeccable OMAJ. L’argent collecté devrait être redistribué ensuite aux acteurs du secteur plus vertueux.
Ensuite, le texte prévoit de limiter la publicité de ces enseignes et donc de limiter leur visibilité. Le projet de loi prévoit aussi de contraindre les marques à communiquer sur leur impact environnemental. Enfin, le texte prévoit d’inciter « les consommateurs à prendre des décisions d’achat plus conscientes. »
7200 nouvelles références par jour
La fast et l’ultra fast-fashion se développent à vitesse grand V depuis plus d’une vingtaine d’années dans le monde. Aujourd’hui, ce modèle domine le marché de l’habillement. Une étude de Kantar révèle ainsi que 70% des vêtements consommés en France en 2022 en sont issus.
Selon l’ONG Les Amis de la Terre, 3,3 milliards de vêtements ont été mis sur le marché en France en 2022, soit un milliard de plus qu’en 2013. Dans un rapport daté de juin 2023, l’ONG dévoile que le leader de l’ultra fast-fashion, Shein, lance en moyenne 7 200 nouvelles références par jour. Cela correspond environ à une production d’un million de vêtements par jour. À titre de comparaison, l’enseigne Zara, considérée comme une enseigne de fast-fashion, émet 500 nouvelles références par semaine.
Pour aller plus loin > Zéro Waste France, l’association qui veut en découdre avec la fast fashion