Seulement 17% de femmes travaillent en France dans des métiers techniques et numériques, selon Marlène Antoinat, co-fondatrice et directrice générale de La Capsule, école qui forme les développeurs et développeuses de demain, ceux qui créent des sites internet ou applications mobiles, maîtrisent les langages de programmation.
“Il y a tout d’abord un frein culturel, explique-t-elle. Dès l’école, on va conditionner les jeunes femmes à aller vers des métiers du soin, de la publicité… Ensuite, il y a une histoire d’image. On a encore cette vision du geek derrière son ordinateur, qui a un clavier entre les mains depuis son enfance”, explique-t-elle.
Il faut donc casser cet imaginaire dans lequel les femmes ne se retrouvent pas et qui ne les aide pas à se projeter dans ces carrières.
Embauchées avant même d’être formées
Pour les aider, il existe plusieurs dispositifs, et notamment Paris Code, en partenariat avec la Mairie de Paris et Pôle emploi. Le but est de labelliser des écoles qui vont former au métier de développeur web et notamment des publics traditionnellement éloignés de ces métiers. La Capsule a choisi de s’adresser aux femmes. Chaque année depuis trois ans, une dizaine d’entre elles a pu signer un contrat dans une entreprise partenaire, avant même de commencer leur formation.
L’année prochaine, Marlène Antoinat espère réitérer l’opération, en portant à 30 le nombre de femmes bénéficiaires de ce dispositif. Et, plus il y aura de femmes dans ces métiers, plus la bonne parole se répandra : “Le but est simplement qu’elles puissent se dire que c’est possible.”
D’autant que le secteur recrute. Il y a même plus d’offres que de demandes, ce qui permet aux candidats d’être exigeants. Des métiers, par ailleurs, où on fait appel à une certaine forme de créativité. “Les gens que l’on a formés ont l’impression d’avoir une véritable compétence, d’apporter leur pierre à l’édifice et de voir très concrètement leurs réalisations, ce qu’ils apportent à l’entreprise. De pouvoir donner vie à leurs idées.”