“Ce sont des situations tendues et de conflits mais on note une amélioration” témoigne Sylvie Nony, installée au milieu des vignes du Nord-Gironde. À chaque fois, ces agacements “commencent par un riverain qui dit au viticulteur qu’il exagère de pulvériser sur [son] linge qui sèche, sur [son] jardin. L’agriculteur peut répondre qu’il n’y peut rien. On m’a même dit que je n’avais qu’à rentrer en ville… Je devais avoir une tête de citadine ce jour-là”, préfère sourire la vice-présidente d’Alerte Pesticides Haute-Gironde.
Face à ces tensions, des chartes départementales de “Bien vivre ensemble” ont été mises en place sous l’impulsion du gouvernement. Elles doivent définir des zones de non-traitement aux abords des maisons. Une gageure pour la militante. “Vous mettez du poison sur le paillasson de votre voisin, il ne va pas être content !” ironise Sylvie Nony.
Quand agriculteurs et riverains se parlent
Car, pour elle, la charte ne dit rien sur la dangerosité des produits pulvérisés. Rien de convaincant sur les zones de traitement qui restent trop proches des habitations. Seule avancée : l’information aux riverains concernant les épandages devient obligatoire mais… peu respectée.
Pourtant, la bénévole associative remarque une amélioration des relations autour d’elle. Pourquoi ? Car agriculteurs et riverains se parlent. Ils ont pu se retrouver, par exemple, aux États généraux des riverains que son association a organisés à Blaye, en Gironde.
Très vite, on a pu rencontrer des agriculteurs, des jeunes, qui sont venus et ont été agréablement surpris qu’on pose les problèmes des pesticides comme étant autant les leurs que les nôtres, notamment en parlant de santé“, se remémore-t-elle. Elle constate que les discussions apaisées ont aussi permis pour certains de se convertir à l’agriculture biologique. Pour elle, c’est justement l’autre solution évidente et essentielle pour faire baisser durablement ces tensions.