C’est un musée qui vaut le détour. À deux heures de Paris en TGV, le musée des Beaux-Arts de Dole, dans le Jura, n’a rien à envier à ses pairs. Les artistes sélectionnés dans le cadre des expositions temporaires sont toujours dans l’air du temps. C’est notamment le cas de l’exposition consacrée au peintre Anthony Cudahy, un artiste américain dont la popularité grimpe à l’international.
Les collections permanentes, quant à elles, délivrent des messages poignants sur notre monde. “Traditionnellement, les accrochages d’œuvres sont sélectionnés par écoles d’art, ou par chronologie. Ici, nous avons cherché à créer un accrochage original, en mélangeant les époques. L’art classique et l’art contemporain se côtoient autour de thématiques de notre société actuelle”, souligne Cyril Aubertin, responsable du service des publics du musée.
La représentation des femmes dans l’histoire de l’art
La section “Male Gaze, regards masculins sur corps féminin” du musée se penche sur la représentation des personnages féminins dans l’histoire de l’art. Certaines femmes sont représentées dénudées, quand d’autres sont habillées. “Généralement, les personnages mythiques ou imaginaires sont représentés dénudés. À l’inverse, les personnages historiques sont habillés”, explique Cyril Aubertin. Les œuvres sélectionnées mettent en avant cette dualité. Les époques et les styles se côtoient. Le résultat est détonnant.
“Male Gaze”
“L’expression “Male Gaze” signifie “regards masculins”. Ce mouvement, né dans le milieu du cinéma, est parti d’un constat : 98% des films ont été réalisés par des hommes. Ce qui signifie que dans le cinéma, la quasi-totalité de la vision de la société et des femmes portées à l’écran est une vision masculine. Cette question s’exporte naturellement dans les autres arts. Pour l’art pictural, le constat est le même : dans notre musée par exemple, la quasi-totalité des œuvres sont peintes par des hommes”, conclut Cyril Aubertin.
Pratique. Le musée des Beaux-Arts de Dole est ouvert du mardi au dimanche.