Cette année, ils sont 23 élèves en CAP métallerie ou mécanique à l’école Juralternance. Cette école de production a été créée à Dole, dans le Jura, il y a onze ans, sous l’impulsion de trois figures locales. Jean-Yves Millot, enseignant auprès des classes populaires, son épouse Annie, enseignante auprès des enfants tziganes, et Claude Chevassut, travailleur spécialisé dans la réinsertion.
« À l’origine, on destinait l’école Juralternance aux gens du voyage. Au fil de nos expériences, on s’est rendu compte que les enfants de cette communauté n’accédaient presque jamais aux formations diplômantes. On a donc conçu une formation qui leur soit accessible », explique Jean-Yves Millot, directeur de l’établissement.
Une école ouverte aux réfugiés
À Juralternance, les enfants tsziganes sont les bienvenus. Mais bien d’autres profils sont également accueillis. « Notre angle d’attaque s’est ensuite élargi aux jeunes en situation de décrochage scolaire. Et aux « MNA », les jeunes mineurs non accompagnés, qui sont des jeunes réfugiés venus d’Asie ou d’Afrique. » Certains de ces jeunes arrivent en France sans savoir compter, ni lire ou écrire.
« Nous adaptons ainsi nos formations à ces différents profils et nos professeurs leur apprennent à lire et écrire », précise Jean-Yves.
La douzième école de production de France
Juralternance Eccofor fait partie de la Fédération nationale des écoles de production, un système hybride entre le lycée professionnel et l’apprentissage. « Les jeunes ont un statut d’élèves en lycée professionnel et apprennent leur métier au sein-même de la structure, en atelier », explique le directeur. À l’école, les élèves travaillent pour de vrais clients. Les écoles de production sont ainsi à la fois un lycée, une association et une entreprise. Les productions des élèves la financent.
« Juralternance est une expérience humaine intéressante, qui permet de souder toute notre équipe. Cela donne du sens à nos actions. Et ça, c’est important. »