« Si vous avez déjà consulté des images du baptême de Jésus, le Jourdain était un fleuve entouré de végétation. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un mince filet d’eau et de grandes étendues désertiques », explique Antoine Bernardeau. Voilà quelques années que le Français s’est installé en Jordanie avec sa femme et ses enfants. Avec son association Inaya Permaculture, il entend faire renaître cette végétation au profit de la population locale. Il mène ce travail associatif avec de nombreux bénévoles depuis 2017.
Au carrefour des civilisations et des religions, la Jordanie fait aujourd’hui face à d’immenses défis écologiques et humains : désertification, pénurie d’eau, accueil massif de réfugiés… Pour y répondre, il mise sur la permaculture. Un mode de pensée plus résilient, responsable et adapté à chacun.
Le travail consiste alors, en fonction du lieu, à améliorer les conditions du sol, des plantes, des animaux, de l’eau ou des systèmes énergétiques. Ensuite, l’entretien doit être simple et la main de l’homme ne vise qu’à aider la nature à se développer de la façon la plus naturelle et adaptée aux besoins.
La permaculture en Jordanie : futile ou utile ?
« On voit que, dans les projets humanitaires, il y a énormément d’intérêt et d’argent mis dans la permaculture. Si on veut avoir des projets pérennes, il faut s’y intéresser. La Jordanie est un peu l’œil du cyclone. On est entourés d’endroits en guerre ou en difficultés. Ici, on est protégés, mais on accueille de nombreux réfugiés. La permaculture offre des réponses à long terme à tous. Cela permet d’éviter à ce que les gens migrent. Ils pourront reconstruire, mieux, et éviter de nouveaux conflits agricoles ou cet état de manque », développe Antoine Bernardeau.
L’objectif est ainsi de recréer un sentiment d’abondance, lutter contre les inégalités, le changement climatique, le coût de la vie et la dépendance, voire les migrations forcées ou les conflits armés.