10,4%. C’est la part de temps d’antenne accordée au parasport dans les magazines sportifs des chaines gratuites de la TNT, excepté l’Équipe. C’est ce que révèle une étude de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). L’analyse a été réalisée entre le 1ᵉʳ avril et le 15 juin 2023, dans le cadre de son programme Jouons ensemble ! L’objectif est d’encourager la médiatisation du handisport, à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris.
En parallèle, à différentes échelles, organismes, association, collectivités… organisent aussi des événements pour sensibiliser au monde du handicap. À Bordeaux, 200 étudiants de Gironde et de la Vienne ont ainsi été initiés au basket-fauteuil au Palais des sports. Le tout en présence d’athlètes en situation de handicap et valides, et d’ambassadeurs d’EDF – l’organisatrice et l’une des partenaires des JO de Paris 2024 -, mais aussi d’influenceurs.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du programme « enJeux d’avenir » pour faire vivre cet événement sportif et porter un autre regard sur le handicap. Cette démarche est essentielle selon Boubacar Konaté, membre de l’équipe de France de handibasket. « Il faut démocratiser le monde handisport et montrer qu’on est des sportifs à part entière, qu’on existe. On est des athlètes de haut niveau comme les autres, avec les mêmes obligations. Malheureusement, on n’a pas les mêmes moyens que les athlètes de haut niveau », dit-il.
Un constat qu’il explique par le fait qu’« on pense qu’on ne vend pas des billets d’entrée. Donc, on est moins glamours. Je pense que c’est une erreur parce que si on est plus visibles, il y aura un engouement. Les gens vont vraiment venir nous voir. La plupart des personnes réalisent qu’elles ne connaissent pas ce milieu. Quand elles connaissent, elles adhèrent sans problème ».
Rendre visible
Aussi, il considère que ce genre d’événements sont des vitrines pour les enfants en situation de handicap. « Beaucoup ne savent pas qu’ils peuvent pratiquer du sport, en tout cas à ce niveau-là. Les parents viennent nous voir en nous remercient, confie-t-il. Le souci ensuite est l’image projetée du handicap dans la société dans des films, des documentaires. Il y a toujours un côté larmoyant, chiant. On nous voit que dans un spectre où on demande de l’aide, jamais du côté du super-héros. Pourtant, nos fauteuils peuvent aussi être de super armes, des super gadgets. »
Justement, Ornella, l’une des étudiantes présentes à l’événement, a pu découvrir l’univers de l’athlète à cette occasion. Une expérience qui a été enrichissante. « Ça nous permet aussi de proposer ce genre d’initiative dans nos écoles respectives. Mais il faut dire que quand il n’y a personne pour nous initier, il peut y avoir une certaine appréhension d’aller vers les gens et d’aborder ces sujets avec eux. Or, si une personne prend l’intuitive, c’est plus simple », explique-t-elle.