“Quand on me demande de penser à une pomme, tout est noir dans ma tête”. Charlotte est étudiante et elle a découvert il y a peu de temps qu’elle était aphantasique.
Ce syndrome, encore non répertorié comme trouble ou comme maladie, toucherait 2 à 5% de la population mondiale selon le professeur Steven Laureys, neurologue québécois interrogé par le magazine Vice. Ce terme serait né des travaux du professeur Adam Zeman lorsqu’il a décrit le pour la première fois ce phénomène en 2010, suite à une étude baptisée “Vous ne pouvez pas compter les moutons ? Vous êtes sans doute aphantasique”. Cette étude portait sur un patient de 65 ans – le patient MX – incapable de visualiser mentalement des images suite à une opération du cœur. La publication de cet article avait alors suscité une vague de témoignages de personnes disant souffrir de cette incapacité à produire des images mentales alors même qu’elles n’avaient pas été opérées.
C’est en regardant une vidéo YouTube sur le sujet que Charlotte se serait rendu compte que sa façon de penser, de rêver, de se souvenir ne correspondait pas à “la norme”. Sur sa page Instagram, co créé avec Mathieu Munoz et Charles Perrin, la jeune femme rassemble des témoignages et tente de vulgariser au maximum ce trouble encore méconnu. Un trouble qui la fascine et qui l’intrigue, d’autant plus qu’il ne semble pas entamer sa créativité. Selon le psychiatre et chercheur Boris Chaumette, également interrogé par AirZen Radio, l’aphantasie n’impacterait en rien les capacités à créer et à penser.