“Princesse Mononoké”, “Le Château dans le ciel”, “Mon voisin Totoro“… Ces films, produits par le studio Ghibli, ont tous un point commun : ils ont été conçus à la main, sur des feuilles de celluloïds. Il y a 20 ans, pour créer un “animé” d’une demi-heure, 3500 à 4000 feuilles de celluloïds étaient nécessaires.
Chacune de ces feuilles était alors soigneusement peinte à la main. “Pour créer une animation, on avait besoin de 100 à 200 personnes. Il y avait les animateurs, qui peignaient, les dessinateurs, et ceux qui s’occupaient de la mise en scène. Toute cette technique ancienne s’est ensuite perdue avec la numérisation. Aujourd’hui, l’ordinateur a remplacé la main de l’homme”, relate Kigo Irano, membre de Cel Lab. Cette association était présente au salon de la Japan Expo, en juillet dernier.
Un matériel de plus en plus rare
“Avec le numérique, on a beaucoup perdu en matière de détails dans les dessins. Certaines expressions, sur les visages des personnages, ne pouvaient qu’être dessinées à la main”, ajoute Kigo Irino. Les feuilles de celluloïds, les pinceaux et les peintures, bien spécifiques, sont désormais quasiment introuvables au Japon. “Les studios Ghibli et Disney ont massivement utilisé ces feuilles pour leurs films animés, avant de passer au numérique. Cela a porté un coup à leur fabrication. Nous avons donc négocié avec le peu de fabricants qui subsistent afin qu’ils nous fournissent de la couleur.”
À la Japan Expo, Cel lab présente les dessins de l’artiste Goz. Réalisés sur celluloïds, ils représentent le portrait de “IA”, un personnage de fiction très connu au Japon. “C’est un premier pas, pour montrer à tous que cette technique mérite d’être sauvegardée. On espère pouvoir un jour recréer un film de cette façon.”