Marie Costa, des Chevaliers du web, et experte en parentalité, partage ses connaissances et son expérience. Les Chevaliers du web est une association à but non lucratif qui propose des actions de sensibilisation aux dangers liés à la surexposition aux écrans et des solutions. « C’est important d’informer sans culpabiliser et de donner des outils aux parents pour pouvoir mieux gérer ce temps d’écran. »
En France, une nouvelle loi fixe la majorité numérique à 15 ans, interdisant aux enfants plus jeunes de s’inscrire sur les réseaux sociaux sans l’accord parental. Pourtant, la réalité montre que ces derniers utilisent ces outils. “Il faut accompagner l’enfant à n’importe quel âge et ne pas le laisser surfer tout seul”, conseille Marie Costa. Cela implique la surveillance de leurs activités en ligne pour prévenir des dangers comme le cyberharcèlement.
La gestion du temps d’écran
La gestion du temps passé devant les écrans est un défi majeur. Depuis le confinement, le temps d’écran a explosé. “Il est important de proposer de nombreuses alternatives aux écrans,” insiste Marie Costa. Elle suggère des activités comme le sport, des sorties en famille et des loisirs créatifs. L’experte recommande également de définir des règles claires et réalistes pour toute la famille. Par exemple : l’interdiction des écrans pendant les repas ou dans les chambres.
Un dialogue ouvert et constant entre parents et enfants est également indispensable. “Qu’est-ce que tu préfères faire ? Est-ce que tu as du temps d’écran passif ou actif ?” sont des questions que les parents doivent régulièrement poser. Marie Costa déconseille la privation d’écran comme punition. En effet, cela peut dissuader l’enfant de partager ses expériences en ligne, même lorsqu’il est confronté à des situations problématiques.
Les effets des contenus visuels rapides
Les contenus visuels rapides, tels que certains dessins animés et vidéos, peuvent par ailleurs avoir des effets néfastes sur la concentration et l’apprentissage des enfants. “Certains mangas vont beaucoup trop vite pour le cerveau de l’enfant,” explique Marie Costa. Elle recommande donc de privilégier des contenus avec un rythme plus lent, adapté à la capacité d’attention des jeunes enfants. En effet, des études ont montré que les enfants qui regardent des dessins animés avec moins d’images par minute, comme “Caillou”, présentent moins de problèmes de concentration que ceux exposés à des contenus rapides comme “Bob l’éponge”.
Informer les enfants sur les dangers potentiels d’Internet, tels que les fake news, le grooming et les deep fakes, est primordial. Les parents doivent rester vigilants et informés des nouvelles menaces en ligne. “Il existe des sites, comme Mon enfant et les écrans ou l’association e-Enfance, qui offrent des ressources précieuses”, mentionne l’experte. Ces plateformes fournissent des conseils pour la sécurité en ligne et des procédures pour signaler les comportements inappropriés.
Intervenir en cas de problème
Le numéro 3018 permet par ailleurs de signaler des cas de cyberharcèlement ou de sextorsion et d’obtenir une aide rapide. “Il est important de prévenir les ados que l’on peut appeler 3018, c’est gratuit. Il y a des psychologues qui répondent aux enfants et qui peuvent faire supprimer ces publications,” souligne Marie Costa.
L’invitée.
Marie Costa, experte en parentalité, auteure et conférencière, a accompagné de nombreuses familles durant 25 années d’enseignement et de coaching parental. Diplômée d’un Master en Sciences de l’éducation, d’un diplôme de conseillère en économie sociale et familiale, elle est fondatrice de M&C Parentalité et du programme de coaching Développer ses talents de parents. Elle intervient aujourd’hui au sein des entreprises pour aider les parents à mieux concilier leur temps de vie et à développer leur leadership parental. Marie Costa est également l’une des intervenantes des Chevaliers du Web.