Gilles Guerraz est à la fois réalisateur et expert en intelligence artificielle générative. Il explore ce domaine à travers sa newsletter, Générative, ainsi qu’un podcast nommé “Iatus“. Pour AirZen radio, il ne se contente pas de décrire les possibilités fascinantes de l’intelligence artificielle, mais souligne également ses limites et les défis éthiques que cela pose.
AirZen Radio. Comment sera notre journée type de demain avec l’intelligence artificielle ?
Gilles Guerraz. Imaginez un assistant comme Jarvis dans “Iron Man”. Il vous connaît bien, il sait comment vous aimez votre café et choisit l’heure idéale pour vous réveiller. De plus, il gère vos rendez-vous et emails. Il réserve même vos billets de train et de taxi. Et n’oubliez pas, il commande un doudou pour votre fils et choisit votre restaurant préféré et le menu pour vous.
Tout le monde en bénéficiera-t-il ?
Non, c’est complexe. Les bénéfices concernent surtout l’Occident. En anglais, il est facile de dialoguer avec ces outils. Le français marche aussi. Mais qu’en est-il du wolof au Sénégal ? Ces intelligences artificielles ont des bases occidentales. Et souvent, elles reflètent des biais culturels et sociaux : elles sont alimentées par des sources principalement masculines et d’un certain niveau social. Donc, si vous vivez dans le Pacifique, parlez une autre langue, ou êtes une femme ou issu d’une minorité ethnique, ce sera différent.
L’intelligence artificielle résoudra-t-elle les problèmes humains ?
Pas du tout. Faire tourner ces machines coûte cher. Prenons OpenAI, qui gère Chat GPT : ils perdent 700 000 dollars par jour. Les coûts de serveurs et d’énergie sont élevés. Et Chat GPT est souvent gratuit. Sa version payante ne couvre même pas les pertes. Tant que ce n’est pas entièrement gratuit, les intérêts économiques des entreprises primeront sur ceux des minorités.
