Antoine, Pol et Kilian sont partis en mai dernier à vélo de Vienne, en Autriche, direction Athènes. Un projet sportif mais aussi engagé. “L’idée de ce voyage à vélo était de lui donner du sens. On était déjà parti les deux années précédentes, en réalisant d’abord un tour de Bretagne, puis on est descendu jusqu’en Corse. Ça nous a plu, on s’est rendu compte que ça correspondait tout à fait à nos valeurs, d’un point de vue écologique, et que c’était aussi un vecteur de rencontres. Alors, on a décidé de réitérer.”
Cette fois, direction l’Est. “On a donc longé le Danube, puis on s’est arrêté à Budapest, avant de rejoindre la côte adriatique par la Slovénie et de terminer à Athènes”, le tout en deux mois environ. Un périple pour sensibiliser sur le réchauffement climatique. Pour ce faire, les Bretons ont emprunté les Eurovélos, ces pistes cyclables européennes, très faciles à suivre. “C’est comme ça qu’on a créé nos itinéraires, en fonction de ces Eurovélos”, précisent-ils.
Un trajet de quelque 2300 kilomètres, à raison de 70 à 110 kilomètres par jour en moyenne. Le tout, sans aucune assistance électrique, à la seule force de leurs jambes, avec des vélos parfois chargés, entre la tente, le matelas, les gamelles…
Des échanges entre enfants
Mais pour aller plus loin, il fallait trouver une cause qui les unissait : “On travaille tous les trois dans les milieux socio-éducatifs. Ce qui nous reliait, c’était la cause des enfants.” Ils se rapprochent alors de Terre des hommes France, association humanitaire qui défend les droits de l’enfant et lutte contre le dérèglement climatique avec les populations locales. Le but affiché était de filmer et de rencontrer Terre des hommes à Tirana, en Albanie, et à Athènes.
“On a mené des interventions dans les écoles ou des centres d’accueil d’enfants en France et à Dakar, au Sénégal. Les petits ont rédigé des lettres de correspondance, de la maternelle jusqu’au collège, pour se présenter, ainsi que les actions qu’ils menaient pour l’environnement, à leur échelle, dans leur maison, leur école, leur ville. L’idée était d’amener ces lettres dans les pays traversés à vélo et d’y recueillir de nouvelles lettres d’enfants rencontrés sur le chemin pour les ramener en France.”
À l’issue de l’aventure, un film sera réalisé. L’idée le but est de promouvoir cette association, toucher un autre public que celui sur les réseaux sociaux : “Un film destiné à être diffusé dans les classes où on est passé avant de partir, lesquelles participent à un projet plus large aussi, avec Terre des hommes, pour mettre en place des actions concrètes contre le dérèglement climatique.”
Voyager loin et pas cher
Des échanges qui ont permis de débattre au sujet de l’environnement, mais qui ont aussi ouvert l’esprit des enfants à la pratique du vélo, en tant que moyen de transport, qui peut mener très loin. “Ça a éveillé une certaine curiosité. Nous avons expliqué ce que nous emmenions : un matelas, une tente, un sac à dos, des sacoches. Le but c’est de montrer que le voyage à vélo c’est quelque chose qui ne revient pas cher et qui permet de partir loin. C’est accessible à tous. On se rend compte qu’on n’a pas besoin de grand-chose.”
“C’est un peu le retour à l’essentiel. On s’arrête au gré de l’aventure, en bivouac ou chez l’habitant, en couchsurfing ou dans les auberges de jeunesse des grandes villes. C’est ça qui est bien : partir le matin et ne pas savoir où on va être le soir. C’est ce qu’on recherche aussi, c’est l’aventure.”