« C’est un métier à la fois ancien et méconnu, on a vraiment l’impression de se sentir utile et de faire avancer la science », explique la jeune femme au sourire bienveillant. Emma Blanc Tailleur est illustratrice scientifique et médicale. Son job ? Dans les hôpitaux, elle assiste aux opérations chirurgicales et les « chronique ». Presque à la façon d’un dessinateur judiciaire.
Trouver sa place au bloc opératoire
Emma a été formée au graphisme dans une université du 13e arrondissement de Paris. « Nous n’avons pas de formation scientifique au départ, mais au dessin. Puis. on peut se spécialiser dans les sciences en master. » Seuls quelques élus sont formés chaque année.
« Ce métier est méconnu. Quand je passe dans les hôpitaux, de nombreux soignants ignorent qu’il est possible d’avoir recours à nos services », explique-t-elle. Pourtant, une fois au bloc, Emma travaille main dans la main avec les praticiens. « Il faut trouver sa place au bloc. Tout va très vite, tout le monde est concentré. Mais souvent, le chirurgien ou la chirurgienne me montre en détail son travail. »
Emma dessine l’opération sous toutes ses coutures. Les gestes du praticien tout comme l’anatomie. « Le dessin permet un niveau de détail que la photo ne permet pas », explique-t-elle. Les croquis, réalisés au crayon puis peaufinés en numérique a posteriori, sont ensuite utilisés dans des livres. Ils permettent ainsi la formation des médecins.
Les dessins parlent plus aux patients
Mais ce n’est pas tout. Le corps médical peut aussi utiliser ces croquis dans le cadre de consultations. « Et l’effet est immédiat. On va plus emporter l’adhésion des parents quand on montre l’opération de leur enfant via un dessin plutôt que via une photo. Les photos peuvent choquer et avoir l’effet inverse », explique Emma Blanc Tailleur.
L’illustratrice est passionnée par son métier. Sur son temps libre, elle aime aussi dessiner… mais autre chose ! Quand elle voyage, elle « emporte toujours [son] carnet de croquis pour dessiner les villes qu’elle croise ».