Patrick Avrane est psychanalyste et écrivain. Il a notamment publié “Hériter, une histoire de famille” aux éditions Presse universitaire de France. L’héritage et la succession ne prennent une place centrale dans ses rendez-vous, mais ils reviennent assez fréquemment, notamment lors des séances qui suivent le décès d’un proche.
Le deuil ne se soigne pas, aime à rappeler Patrick Avrane. Il se traverse. Un héritage, lui, peut bien se préparer. C’est le plus souvent aux parents qu’incombe le devoir d’organiser la succession. Il y a le testament chez le notaire, bien sûr, mais ils peuvent aussi en parler directement aux enfants et provoquer des arrangements. Les dispositions peuvent changer au fur et à mesure de la vie. Il faut de la souplesse pour éviter les querelles.
Héritage et affection
De la psychologie aussi, évidemment. Tel ou tel objet n’aura pas la même valeur aux yeux des enfants. L’un voudra absolument le fauteuil qui lui rappelle sa jeunesse, quand l’autre désirera récupérer le plateau dans lequel sa maman ou son papa confectionnait ses gâteaux préférés. C’est pourquoi, hors les biens immobiliers et l’argent, il est difficile d’établir une hiérarchie dans l’héritage d’une succession. Le partage n’étant pas automatiquement lié à l’affection.
Et pourtant, c’est bien d’amour dont il s’agit dans ces moments-là. Et ceux qui restent ont tendance à quantifier l’amour de leurs parents à ce qu’ils leur auront laissé.
“Hériter, une histoire de famille”, de Patrick Avrane, Presse Universitaire de France, 256 p., 17 euros.