« C’est évident que sans l’imagination de J.K Rowling, le quidditch tel que nous le pratiquons n’existerait pas », confesse Tiphaine Pasquerau, chargée de communication de la Fédération du Quidditch Français et également présidente du club de Nantes. La discipline, qui a obtenu l’accord du ministère des sports, cherche néanmoins à s’émanciper de la saga littéraire.
Le quidditch, pour les personnes qui ne connaissent pas bien la série “Harry Potter“, c’est ce sport très populaire, pratiqué par les héros de la saga littéraire et cinématographique. Dans la fiction, le quidditch est au monde des sorciers ce que le foot ou le rugby sont au monde des moldus (c’est -à-dire des non-sorciers).
Des règles adaptées
Le quidditch, tel que décrit par l’autrice britannique, se pratique sur des balais volants et consiste à envoyer une balle – le souafle – à travers des anneaux perchés en hauteur, le tout en tentant d’éviter deux projectiles dangereux, les cognards. Mais attention, la partie ne peut se terminer que si le vif d’or, petit objet volant très rapide, est attrapé !
« Lorsque le quidditch est né, dans le monde réel, nous avons plus ou moins adopté ces règles mais nous les avons progressivement faites évoluer », explique Tiphaine.
Tout comme dans les livres, le quidditch oppose deux équipes obligatoirement mixtes – autant d’hommes que de femmes –, divisées en plusieurs postes reconnaissables par leur bandeau coloré : les poursuiveurs, qui s’envoient le souafle, les batteurs, chargés de repousser les cognards, le gardien et l’attrapeur du vif d’or.
S’affranchir de la fiction
« Évidemment, ça ne se joue pas dans les airs. Nous avons remplacé les balais par des tubes de PVC », raconte Tiphaine. Cela peut prêter à sourire, mais cela constitue un vrai handicap pour les participants qui doivent jouer d’une seule main, l’autre étant occupée à tenir le “balai”.
Idem pour le vif d’or, qui n’est pas une balle volante mais un joueur indépendant qui doit faire en sorte de ne jamais être attrapé. Ce joueur entre au bout de 18 minutes de jeu – la durée minimum d’un match – et doit être attrapé pour que la partie soit terminée.
Le quidditch “pour moldus”, né de l’imagination d’étudiants américains en 2005, est aujourd’hui une discipline qui porte de très belles valeurs : l’inclusivité d’abord. « C’est presque le seul sport ou les hommes et les femmes sont opposés et jugés sur les mêmes critères. Nous faisons aussi une grande place aux membres de la communauté LGBTQIA+ », détaille Tiphaine.
La compétition ensuite : « Le quidditch est un mix entre du rugby, car on a le droit de plaquer, du handball mais aussi de la balle au prisonnier », ajoute Tiphaine. Cela demande donc de l’endurance, de l’explosivité, de la tactique également.
Le quidditch est pratiqué aujourd’hui par un public assez restreint en France, où on compte entre 300 et 350 adeptes. Mais il tend à se développer dans l’Hexagone comme à l’international. Il existe déjà 15 clubs, notamment à Paris, Nantes, Toulouse, Bordeaux ou encore Strasbourg.
Ces équipes s’affrontent régulièrement dans le cadre de compétitions régionales et nationales : le championnat de France, organisé en avril dernier à Lyon, ou encore la Coupe de France, qui s’est tenue en mai à Angers.
« Il existe aussi trois grands rendez-vous internationaux », explique Tiphaine : la Coupe d’Europe des clubs – dont les Titans de Paris sont les tenants du titre -, la Coupe d’Europe des Nations – dernièrement remportée par la France – ou encore la Coupe du monde, qui se disputera l’an prochain aux États-Unis.