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Harcèlement à l’école : comment aider mon enfant neuro-atypique ?

Depuis le 2 mars 2022, la loi française condamne le harcèlement scolaire. Cette loi est nécessaire pour les plus de 700 000 jeunes harcelés. Parmi eux, des enfants neuro-atypiques. Un tiers de la population présenterait des neuro-atypies.
© Buritora/Adobe Stock
Journaliste


Comment réussir à accompagner et épauler un enfant neuro-atypique victime de harcèlement ? Myriam Bost, psychologue créative, partage avec nous son expérience, ses connaissances et ses conseils. Elle est co-autrice, avec Amélie Sourd et Justine Viviant de “100 idées pour accompagner les jeunes neuro-atypiques face au harcèlement”, paru aux éditions Tom Pousse.

« L’enfant neuro-atypique est un enfant qui a un traitement de l’information différent. Son cerveau va traiter l’information, par exemple le langage, mais aussi les signaux dans la communication d’une autre manière. Cela peut aussi être un traitement de l’information, par exemple au niveau du bruit ou au niveau des lumières qui va être un peu différent. Quand on parle des neuro-atypies, on parle souvent de ce qu’on appelle les troubles neuro-développementaux. Par exemple : le trouble du spectre autistique, le TDH mais aussi tout ce qui va être troubles dys », explique Myriam Bost.

Des intéractions sociales biaisées

Les enfants neuro-atypiques ont plus de risques d’être victimes de harcèlement scolaire. En effet, comme ils ne captent pas les bons signaux, ils vont avoir des interactions sociales un peu biaisées. 

La psychologue décrit qu’“ils ne vont pas forcément comprendre l’implicite, les intentions des autres. Parfois, ils n’identifient même pas la moquerie. Ils n’arrivent même pas à identifier que les autres se moquent d’eux. Pour eux, ils sont en train de jouer”.

Les signaux du harcèlement scolaire

Il n’y a pas un signal type, mais une multitude de changements possibles : un refus d’aller à l’école ou une perte d’intérêt pour l’école, des difficultés d’endormissement, des changements de comportement tels que l’apparition de beaucoup d’opposition et de colère, un enfant qui se met à pleurer “pour rien” d’après un adulte…

Il est important de noter que ces signaux peuvent également être liés à d’autres problèmes. Il est donc crucial de communiquer avec l’enfant, de lui offrir un soutien et de prendre en compte d’autres facteurs pouvant contribuer à ces changements.

Ne pas intervenir à la place de l’enfant

« Très fréquemment, quand on sent son enfant pas bien, on va se transformer en super héros. Le problème est que si on met notre cape, on va couper les ailes à notre enfant, sans le vouloir. Ainsi, précise Myriam Bost, en voulant le défendre, on le maintient dans sa posture de victime. »

Face au harcèlement de l’enfant, Myriam Bost suggère de « lui proposer d’être acteur et donc de pouvoir faire des choix ». Par exemple : choisir ses vêtements, lui confier des responsabilités adaptées à son âge au quotidien, l’impliquer (exemple : apprendre à faire des gâteaux) et surtout « l’accompagner dans une éducation émotionnelle ».

« Apprendre que les émotions ont leur place, qu’on peut les exprimer, comment on va apprendre à les exprimer les uns par rapport aux autres, c’est ça qui va aider aussi à prendre confiance en soi », explique la psychologue. « Si j’ai la place d’exprimer mes émotions, j’ai la place d’exister. »

Instaurer la Méthode de préoccupation partagée à l’école

Pour apaiser et faire cesser durablement une situation de harcèlement à l’école, Myriam Bost prône la Méthode de préoccupation partagée qui incite à l’empathie. Également connue sous le nom de méthode DESC (Décrire, Exprimer, Spécifier des conséquences, Consigner les engagements), cette méthode est une approche de communication structurée pour aborder des préoccupations ou des problèmes avec une autre personne de manière constructive et respectueuse. 

  1. Décrire ce qui se passe : parler de la situation en décrivant ce qui se passe réellement, sans exagérer.
  1. Exprimer vos sentiments et besoins : dire comment on se sent à ce sujet et ce qu’on aimerait que l’autre personne comprenne ou fasse.
  1. Expliquer les conséquences : parler des effets que cette situation a sur soi ou sur les autres, afin que l’autre personne puisse mieux comprendre l’impact de ce qui se passe.

Trouver des solutions ensemble : discuter des différentes façons de résoudre le problème et contribuer à trouver une solution.

L’invitée.

©Myriam Bost

Myriam Bost est psychologue et thérapeute depuis 2013, spécialisée dans l’accompagnement des enfants neuroatypiques et de leur famille. Elle exerce en libéral depuis 10 ans et a travaillé dans le médico-social pour différents établissements pendant huit ans. Formatrice dans le cadre des troubles neuro-développementaux (TND), elle est formée aux approches comportementales, à la Thérapie par le Jeu Non Directive et la Thérapie Filiale. Elle est co-autrice, avec Amélie Sourd et Justine Viviant de “100 idées pour accompagner les jeunes neuro-atypiques face au harcèlement” paru aux éditions Tom Pousse.

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