Handicap : qu’en est-il de l’accessibilité pour les JO de Paris ?

Athénée Collections, cabinet de conseil et d’événementiels à impact, a organisé la Conférence pour l’Accessibilité, les Transports et la Mobilité Inclusive (CATMI). On fait le point avec l’un de ses fondateurs

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JO 2024 et mobilité inclusive : les moyens financiers et humains

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Handicap : les actions pour rendre les transports plus accessibles

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Handicap : qu’en est-il de l’accessibilité pour les JO de Paris ?

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Paris va accueillir les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) 2024; du 26 juillet au 11 août puis du 28 août au 8 septembre. Lors de cet événement sportif mondial, 15 millions de personnes sont notamment attendues dans la capitale. Parmi elles, près de 350 000 personnes en situation de handicap. Chaque jour, entre 4 000 à 5 000 personnes en fauteuil roulant seront accueillies dans les différents sites de la capitale.

À l’aube de cette compétition internationale, Athénée Collections a organisé, en mars dernier, la première édition de CATMI, (Conférence pour l’Accessibilité, les Transports et la Mobilité Inclusive) à la Maison de la Radio. Ce cabinet de conseils et d’événement à impact a été fondé par Anthony Martins-Misse, Sylvain Agaësse et Thibaut de Martimprey. Ces thématiques parlent particulièrement à Thibaut, lui-même aveugle. On dresse le bilan de cet événement avec l’entrepreneur social.

Thibaut de Martimprey et Tod, sa chienne-guide. Photo AirZen Radio

AirZen Radio. Dans quel but avez-vous organisé cette conférence ?

Thibaut de Martimprey. L’objectif était de pouvoir réunir, lors de débats et échanges, les acteurs des transports (RATP et la SNCF, Air France, Aéroports de Paris, Uber, Bolt, Keolis…), les pouvoirs publics – la mobilité étant une compétence de la Région – et les associations autour de la question de la mobilité, de l’accessibilité. Nous sommes partis du principe qu’il y a des enjeux énormes de mobilité. On s’est dit “prenons appui sur les JOP pour parler de ce sujet-là”. On avait alors organisé quatre tables rondes avec des experts.

La première table ronde était « Je prépare mon voyage ». Donc, comment accéder à l’information quand on prépare ses déplacements, réserver également son assistance, son billet, etc. La deuxième table ronde était sur les transports longue distance en train, de l’aérien, des connexions aéroport-trains, aéroports-taxis… La troisième table ronde était plus tournée sur le quotidien de la mobilité dans la ville. Et, enfin, une dernière table ronde portait sur l’héritage. Ce sont les actions qui perdurent après les JOP.

Justement, quel constat pouvez-vous faire sur la mobilité et l’accessibilité ?

D’une part, il y a eu, courant 2023, des difficultés dans les transports. On a entendu parler de problèmes de refus de chiens guide dans les Uber, des difficultés avec les services spécifiques comme le PAM, un service de transport des personnes handicapées. Il montre beaucoup de lacunes en matière d’horaires, de fiabilité. Le contexte francilien est donc déjà assez compliqué.

S’ajoutent à cela les Jeux olympiques et paralympiques avec l’afflux de plusieurs centaines de milliers de personnes à mobilité réduite. Aussi, à Paris, les RER et les métros sont loin d’être 100 % accessibles. Sur les plus de 300 stations de métro, seules douze sont parfaitement accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Cela signifie donc que quand on est mal marchant ou en fauteuil roulant, on ne peut pas les utiliser. On se rabat ainsi sur le bus ou d’autres transports type navettes, VTC et taxis.

Quelles actions concrètes sont ressorties du CATMI ?

Il y a plus de 1 000 navettes adaptées aux fauteuils roulants en Ile-de-France qui ont été cofinancés par l’État pour compenser le défaut d’accessibilité du métro auquel on ne peut pas grand-chose. Dans les aéroports, il y a la mise en place d’espaces canins pour les chiens guides pour les VTC. Des formations pour les chauffeurs VTC, des taxis pour l’accueil des chiens guides dans les véhicules, et à la prise en charge des fauteuils roulants sont mises en place.

Aussi, lorsqu’on passe de la SNCF à la RATP, l’accompagnement est plus fluide afin d’avoir une meilleure collaboration entre les équipes. Avant, les accompagnants s’arrêtaient à la porte du métro. Maintenant, ils vont jusqu’aux quais du métro pour accompagner les personnes.

Photo Fanny Knipper

Il a également, au niveau de la RATP, la mise en place de l’accessibilité sonore et visuelle dans les métros pour les personnes malentendantes ou les personnes malvoyantes. Et ce, notamment dans les métros plus anciens qui ne sont pas sonorisés. C’était une grosse revendication des associations de personnes malvoyantes, non voyantes.

Les fauteuils roulants qui sont désormais remontés en passerelle pour les personnes qui descendent de l’avion. Tout ça permet un gain de temps, c’est beaucoup plus pratique.

Enfin, une plateforme de réservation unique pour les besoins en assistance. Auparavant, il fallait appeler pour réserver son billet puis son assistance.

En ce qui concerne les Jeux olympiques et paralympiques, de quelles façons les transports sont rendus plus accessibles pour les personnes en situation de handicap ?

Il y a tout un enjeu autour de l’accessibilité en matière de signalétique avec les lignes, les panneaux d’indication pour se rendre aux épreuves et trouver des transports en commun. Il y a un effort aussi énorme fourni sur les volontaires. Je crois que c’est 10 000 volontaires qui seront là pour guider, pour orienter les publics. C’est donc un investissement financier, technique, mais aussi humain. On voit les efforts qui sont fournis par le COJO (Comité d’organisation des Jeux olympiques), par l’État, mais aussi par les opérateurs comme la RATP, la SNCF. Ils sont très mobilisés pour les JO.

Mais il ne faut pas non plus s’imaginer que ça va être simple. Je pense qu’il va falloir être assez agile. Il y aura sans doute des déconvenues. Mais je pense que tout le monde fera de son mieux pour que ça se passe bien.

Ce contenu audio a été diffusé le 29 avril 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan