« On fait beaucoup de sensibilisation au handicap. Mais quand je suis sur le terrain avec des jeunes et qu’on cherche une entreprise, même pour des stages, ce n’est pas facile. Avoir des contrats longue durée est encore plus difficile », explique Stéphanie Roland Gosselin, directrice de l’association Accès Job.
À ce jour, 38 jeunes en situation de handicap mental ou cognitif sont suivis par l’association, dont « une bonne moitié » en CDI.
Qu’est-ce que « l’insertion professionnelle en milieu ordinaire » ?
Si l’insertion professionnelle est une expression à la mode, elle demande d’y mettre les moyens, le temps et les compétences. Alors, beaucoup de personnes en situation de handicap travaillent aujourd’hui dans des lieux dédiés, comme les Esat ou les restaurants inclusifs « à concept » comme le Café Joyeux, par exemple.
Une bonne solution qui n’est pourtant pas suffisante, selon la directrice qui souhaite permettre aux jeunes actifs de s’épanouir dans la voix qu’ils auront choisie.
Des ateliers artistiques pour développer des compétences annexes
Aussi, tous les 15 jours, une dizaine de jeunes se rend aux ateliers d’énergie vocale animés par l’ensemble Sprezzatura. « En s’occupant de leur corps, leur respiration, on développe leur concentration, leur conscience du groupe et le fait de s’ouvrir », explique Sébastien Fournier, contre-ténor.
À terme, l’objectif est de se produire devant un public. Une expérience « magique », selon Antoine, plongeur dans un restaurant. « Il faut aussi montrer notre handicap. Parce que, si on ne le fait pas, les autres penseront qu’on est différents », explique-t-il. Plus tard, il aimerait être jardinier pour protéger le monde et la biodiversité. À travers ces ateliers, il espère mettre tous les atouts de son côté pour convaincre les entreprises de lui faire confiance.